Comment réussir le Grand Oral du Bac ?
L’exercice du Grand oral, épreuve récemment instaurée à l’examen du Baccalauréat, peut déconcerter certains lycéens. Il s’agit en effet de concilier la bonne maîtrise d’un […]
Aboutissement d’une démarche entamée dès la Seconde concernant l’orientation, l’inscription sur Parcoursup puis la formulation de vœux pour les études supérieures est devenue l’un des grands piliers de la Terminale. La plateforme, créée en 2018, centralise l’ensemble des demandes d’admission dans les formations de l’enseignement supérieur. Centralisant plus de 20 000 formations, elle facilite la gestion des candidatures pour les établissements et permet aux élèves une — relative — simplicité et un lieu unique pour déposer leurs dossiers. Après de premières années de fonctionnement suscitant la polémique et laissant un certain nombre de lycées sans formation, qu’en a-t-il été de l’édition 2024 ?
L’organisation du parcours d’orientation des lycéens différait peu de celle de l’année précédente. Le principe reste le même :
Plusieurs points étaient susceptibles de générer un certain stress chez les candidats, au même titre que les années précédentes :
Un délai très court pour accepter ou refuser une proposition : de fait, cette année, les candidats disposaient de 2 jours pour le faire. L’absence d’intervention dans ce délai annulait la proposition. Comment choisir : opter pour une formation correspondant moyennement à son désir, mais certaine ? Ou abandonner cette opportunité en espérant que d’autres propositions plus intéressantes seront faites ?
Des réponses des établissements à bien décrypter. Les candidats pouvaient en effet recevoir de la part d’un établissement cible différents types de message :
En six ans, Parcoursup a gagné en notoriété et en fluidité, sans pour autant réduire la part de stress vécue par chaque lycéen. Car c’est bien concrètement ici que se joue leur avenir. Rappelons que ce dispositif est venu remplacer le système Admission Post-Bac dont la fonction était la même — déposer ses vœux de formation et les transmettre aux établissements concernés —, mais pas le fonctionnement. En particulier, les lycéens devaient hiérarchiser leurs vœux, ce qui pouvait à la fois diminuer l’ambition d’un certain nombre d’entre eux (en positionnant en tête les formations moins prestigieuses, mais plus accessibles par exemple), et permettre une acceptation rapide si les établissements placés en tête des vœux n’étaient pas très exigeants.
Le fait de ne plus avoir à effectuer une telle hiérarchisation, avec Parcoursup, a un avantage évident : les élèves n’ont plus à se torturer pendant des semaines pour savoir quel choix positionner en tête. Mais un inconvénient réel : si les meilleurs élèves sont généralement acceptés dès le premier soir des réponses, de nombreux lycéens se retrouvent pendant un moment sans acceptation, sur des listes d’attente pour tous leurs vœux. Ce qui n’est pas la meilleure façon de diminuer l’anxiété.
Ceci établi, il faut souligner les avancées réelles de la plateforme. Ainsi en 2024, on a pu noter des évolutions favorables aux candidats.
Jusqu’en 2023, les deux épreuves de spécialité du Baccalauréat se déroulaient en mars, afin de pouvoir intégrer leurs notes dans le dossier Parcoursup. Ce calendrier était très décrié, pour un double effet négatif :
De façon logique, le calendrier a été modifié en 2024, toutes les épreuves du Bac se déroulant en juin. C’est une décision rationnelle, mais qui vient entrer frontalement en collision avec les premiers résultats Parcoursup. De nombreux élèves se trouvant soit mal placés sur une liste d’attente, soit sans aucune proposition au moment de passer les épreuves du Baccalauréat se disent très démotivés, certains préférant renoncer et redoubler pour présenter un meilleur dossier Parcoursup l’an prochain.
Cette année, ce sont 648 000 élèves de Terminale qui se sont inscrits sur la plateforme, soit 12 000 élèves de plus qu’en 2023. Cette croissance est directement liée à l’augmentation du nombre d’élèves en Terminale en 2023-2024 (+2 %). En détail, cela concerne :
De même, le nombre d’inscrits ayant confirmé au moins un vœu entre le 15 mars et le 3 avril est en légère progression : 626 000 (96,6 %), soit 15 000 de plus qu’en 2023, essentiellement pour la même raison d’une hausse globale des effectifs de Terminale. La répartition des confirmations montre des écarts significatifs selon les trois filières :
En 2024, la moyenne de vœux par candidat s’établit à 13,4, au même niveau que l’an dernier (13,5 en 2023). Toutefois, cette moyenne cache aussi une disparité importante selon le type d’enseignements.
Sur l’ensemble des lycées, toutes voies confondues, la hiérarchie des vœux reste identique à celle de 2023 :
Concernant le palmarès des formations spécifiques, l’ordre est le même qu’en 2023, à une exception près.
Classement 2024 | Formation | Nombre de voeux 2024 | Nombre de voeux 2023 | Classement 2023 |
---|---|---|---|---|
1 | PASS | 776 668 | 725 864 | 1 |
2 | École d'ingénieurs post-Bac | 674 975 | 645 006 | 3 |
3 | DE infirmier | 653 832 | 658 893 | 2 |
4 | Licence de Droit | 334 183 | 306 613 | 4 |
5 | CPGE MPSI | 199 870 | 196 411 | 5 |
6 | BUT Technique de commercialisation | 197 863 | 185 255 | 6 |
7 | CPGE PCSI | 177 645 | 163 209 | 8 |
8 | BTS management commercial opérationnel | 170 514 | 183 258 | 7 |
9 | BUT Gestion des entreprises et des administrations | 166 975 | 158 805 | 9 |
10 | CPGE préparatoires aux écoles de commerce | 160 327 | 143 426 | 11 |
11 | BTS négociation et digitalisation de la relation client | 149 921 | 145 106 | 10 |
Le 12 juillet 2024, soit à la fin de la phase d’admission principale, 580 000 lycéens avaient reçu une proposition de formation au moins, soit environ 90 % des candidats. Parmi les 68 000 restants, environ 24 000 avaient quitté la plateforme avant de recevoir une proposition d’admission. Reste donc 44 000 candidats qui sont passés par la phase complémentaire et sur laquelle il n’existe pas encore de retours, puisque celle-ci se clôt début septembre.
Ces chiffres sont très proches de ceux de 2023 et s’expliquent vraisemblablement par un mélange de situations très différentes : échec au Baccalauréat qui incite à retirer ses candidatures, formations trouvées pendant la phase complémentaire — le ministère de l’Éducation nationale affirme qu’il existait environ 100 000 places vacantes proposées pendant le phase complémentaire — ou jugées inintéressantes et déclinées…
Tant dans les résultats, sinon parfaits, du moins témoins de l’efficacité et de la pertinence globale des algorithmes et du processus, que dans sa mise en œuvre, il est clair que Parcoursup s’est bien amélioré en six ans d’existence. On peut regretter les bugs et failles de ses débuts, qui ont touché au moins deux cohortes de bacheliers, mais ils peuvent être vus comme des défauts de jeunesse pour un système ayant à gérer des opérations très complexes et un grand nombre de données.
De plus, le fait qu’il soit aujourd’hui bien connu du personnel enseignant, permet aux professeurs d’aider leurs élèves : explications, alertes pour ne pas oublier de s’inscrire, aide éventuelle à l’élaboration du dossier, suggestions pour l’orientation…
Cette amélioration laisse cependant des questions en suspens. La principale est celle d’une opacité des algorithmes utilisés. Selon Catherine Moisan, inspectrice générale honoraire de l’éducation nationale et membre du comité éthique et scientifique de Parcoursup, la responsabilité en revient aux algorithmes locaux, que les formations mettent elles-mêmes au point. Il n’est pas encore très clair pour un candidat de bien comprendre quelle discipline dans son parcours est déterminante dans son admission. De plus, les critères de pondération sont mal connus. Ce qui fait plonger à l’aveugle une partie des lycéens pour sélectionner leurs vœux. Il est donc encore possible d’améliorer l’outil pour en faire la parfaite interface entre les choix des élèves pour leurs études supérieures et leur concrétisation la plus pertinente.