L’exercice du Grand oral, épreuve récemment instaurée à l’examen du Baccalauréat, peut déconcerter certains lycéens. Il s’agit en effet de concilier la bonne maîtrise d’un sujet à une belle capacité de communication à l’oral. Tout ne repose donc pas uniquement sur une révision de connaissances. Comment se préparer suffisamment pour exceller tant sur le fond que sur la forme ? En suivant l’ensemble de nos conseils, vous mettrez toutes les chances de votre côté !
Le Grand oral a été introduit en 2021 dans le cadre de la réforme du Baccalauréat menée par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale en France. Il s’agissait de moderniser l’examen du Bac, en particulier en mettant l’accent sur les compétences orales et la capacité des élèves à argumenter et défendre un point de vue. Outre le Grand oral, la réforme a également modifié la structure globale des épreuves, réduisant le nombre d’examens finaux et augmentant la part du contrôle continu. L’introduction de spécialités choisies par les candidats dans leur cursus depuis la Première avait aussi comme objectif d’axer les études au lycée sur l’orientation. Le choix de deux spécialités en Terminale détermine en effet l’avenir des futurs étudiants.
Le Grand oral vise à évaluer plusieurs compétences essentielles des candidats pour la réussite des études supérieures et la vie professionnelle : l’expression orale, la capacité de communication et l’aptitude à argumenter. On attend des élèves qu’ils démontrent leurs compétences dans la structuration d’un discours cohérent. Initialement conçue pour amener les élèves à justifier leur choix d’orientation, l’épreuve a été revue en 2023, supprimant ce volet.
L’ensemble de l’épreuve dure 40 minutes : un temps de préparation de 20 minutes suivi d’un passage devant le jury de 20 minutes. Les candidats sont invités à préparer au cours de l’année scolaire deux questions en lien avec les enseignements de spécialité qu’ils ont choisis en classe de Terminale :
Les deux questions sont à présenter chacune avec un point d’interrogation. Ce sont bien des questions, et non des thèmes plus larges — qui sont soumises au jury par le candidat.
Le jury choisit l’une des deux questions, que l’élève préparera pendant 20 minutes. Il présente ensuite son travail devant un jury composé de deux examinateurs. L’épreuve se déroule en deux temps :
À noter que le jury est composé :
Le Grand Oral est noté avec un coefficient de 10 pour les séries générales et de 14 pour les séries technologiques.
Il n’existe pas de solution magique pour réussir un examen ou un concours. Soyez rigoureux, travaillez tout au long de votre année de Terminale, et suivez l’ensemble de nos conseils : c’est le meilleur moyen d’exceller dans cette épreuve.
Le choix des sujets est un élément capital de votre réussite. Commencez à y réfléchir dès le premier trimestre de votre année de Terminale. Explorez le programme des spécialités que vous suivez, et commencez à sélectionner les contenus avec lesquels vous vous sentez à l’aise et qui vous plaisent. C’est une décision qui doit être personnelle : pensez d’abord à ce qui vous passionne plus qu’à ce qui pourrait plaire à un jury. N’hésitez pas à en parler avec vos professeurs de spécialité : les questions sont-elles pertinentes ? Y a-t-il matière à élaborer un contenu suffisant ? Les questions sont-elles suffisamment en rapport avec l’actualité ? Au cours de l’année, une fois que vous aurez validé vos sujets avec eux, revenez régulièrement les voir pour discuter de vos contenus.
Il y a les connaissances scolaires, que vous devez bien sûr maîtriser sur le bout des doigts concernant les deux questions choisies, et il y a votre propre intérêt pour ces sujets. Afin de démontrer votre passion, allez plus loin. Consacrez du temps à des recherches sur vos questions en trait avec l’actualité, de nouvelles découvertes, d’autres sujets connexes. Il faut que vous puissiez convaincre le jury de votre engagement personnel sur les questions, mais aussi de votre capacité à bien communiquer en adoptant par exemple le sujet par un angle original. Dans ce travail de maturation, sollicitez vos professeurs, faites des propositions et écoutez leurs réactions. L’idéal est qu’avant la fin du second trimestre, vous ayez déjà bien avancé : questions choisies, contenu balisé, plan défriché.
Lors de l’épreuve, vous devrez exposer en dix minutes la réponse à l’une des deux questions que vous aurez choisies. Il est impératif d’arriver le jour de l’examen avec, en tête, un plan de présentation détaillé, cohérent et répondant parfaitement aux questions.
Le plan doit inclure une introduction claire qui présente votre sujet et vos objectifs, un développement structuré qui explore vos arguments principaux, et une conclusion qui résume vos idées clés et propose une ouverture. Commencez par élaborer l’introduction : elle doit être engageante pour capter l’attention du jury, exposer clairement la question que vous allez traiter et les raisons pertinentes pour lesquelles vous avez choisi ce sujet. Organisez ensuite votre développement en plusieurs parties et points clés, chacun soutenu par des exemples concrets. Assurez-vous d’utiliser des transitions fluides entre les sections pour maintenir la clarté et la logique de votre discours. La conclusion doit synthétiser les principaux arguments que vous avez présentés et offrir une réflexion finale ou une ouverture qui invite à la discussion.
Une fois construit le plan détaillé de chacun des sujets, présentez-le à vos professeurs, et suivez leurs remarques et suggestions pour l’améliorer.
Vous avez le droit de présenter au jury du Grand oral un support de présentation que vous aurez travaillé pendant les 20 minutes de préparation de l’épreuve. Ce support n’est pas évalué, mais peut montrer le sérieux de votre travail et mettre le jury dans de bonnes dispositions.
Le jour de l’oral, il vous sera remis une feuille A4 qui pourra servir de support. Entraînez-vous à présenter ce support pour chacune des deux questions. Ainsi, le jour J il vous sera aisé de le reproduire pour votre présentation. Le contenu du support est libre. Il doit comporter un titre en rapport avec la question. Vous pouvez y reproduire le plan détaillé de l’exposé, une carte mentale, des graphiques, y focaliser sur une ou des parties précises de votre présentation…
L’essentiel est que le support soit clair et pertinent. Validez-le auprès de vos professeurs au cours de l’année scolaire. Et le jour de l’examen, surtout, évitez les fautes d’orthographe !
Commencez par identifier tous les points de votre présentation qui pourraient susciter des interrogations ou des clarifications. Préparez des réponses claires, structurées et argumentées pour ces questions potentielles. Discutez avec vos professeurs, écoutez leurs suggestions et travaillez sur celles-ci. A priori, vous allez passer du temps à réfléchir sur vos sujets et à les creuser. Au cours de vos recherches, notez toutes les questions que vous vous posez vous-même, et essayez d’imaginer pour chaque idée ou chaque notion les interrogations qu’elle peut susciter. Entraînez-vous à répondre à des questions de différentes natures, qu’elles soient factuelles, critiques ou axées sur des applications pratiques. En étant bien préparé, vous serez en mesure de transformer les questions du jury en opportunités de démontrer la profondeur de votre compréhension et la solidité de votre argumentation.
Cela peut paraître futile. Et pourtant, la qualité de votre diction et de votre intonation jouera un grand rôle dans la réussite de votre oral. Une articulation claire et une intonation dynamique captent l’attention du jury, assurent la bonne compréhension de votre discours et en renforcent l’impact. Pour améliorer votre diction, pratiquez des exercices de prononciation et de respiration qui vous aideront à parler plus distinctement et à contrôler votre rythme.
L’intonation, quant à elle, donne vie à votre présentation en ajoutant de l’expression et de l’émotion à votre exposé. Variez votre ton pour souligner les points importants et maintenir l’intérêt du jury tout au long de votre présentation. Une intonation monotone peut rendre votre discours ennuyeux et difficile à suivre, tandis qu’une voix expressive maintient l’engagement du public. Apprenez à faire vivre vos idées.
Parler en public, chercher à s’exprimer devant des évaluateurs ou des élèves, demande une certaine assurance. Si les premières fois sont souvent difficiles, la répétition de l’exercice permet d’en maîtriser les fondamentaux, de réduire le stress, d’acquérir des réflexes. C’est pourquoi il est indispensable de vous entraîner le plus souvent possible. La répétition de votre exposé devant un parent ou un camarade est un bon début. Mais c’est surtout devant la classe que vous apprendrez le mieux. Ne fuyez pas les propositions d’exposés, profitez-en au contraire pour vous bâtir une véritable expertise de la communication. Quelle que soit la matière, répondez présent aux sollicitations d’expression publique. Vous apprendrez rapidement les petits « trucs » de langage et d’expression pour maintenir l’attention d’un auditoire. Soyez ouvert à tous les retours, y compris les plus critiques, sur vos prestations. C’est grâce à eux que vous pourrez vous améliorer !
C’est valable pour toute épreuve, mais peut-être encore plus pour les épreuves orales. La veille, il faut vous dire que tout le travail a été fait, que vous avez donné le meilleur de vous-même dans la préparation du Grand oral. Il faut souffler, vous promener, lâcher prise, regarder un film, faire une activité que vous aimez, penser à autre chose…
Soyez à l’heure.
Mettez-vous dans la position du candidat : vous allez être évalué, il faut donc que vous vous présentiez bien, que vous donniez une excellente impression au jury. D’autant qu’il s’agit d’une épreuve orale. Voici quelques conseils importants :
Et n’oubliez pas de sourire, si possible !
Vous avez bien préparé votre prestation. Vous connaissez parfaitement votre sujet. Pourquoi auriez-vous besoin de réciter un texte appris par cœur. Nous avons vu plus haut qu’il faut éviter absolument cette mauvaise stratégie. Vous avez un plan bien détaillé, des idées et des mots sur lesquels vous pouvez développer votre pensée. Vous avez suffisamment répété pour être à l’aise. N’ayez pas peur de buter sur un mot, de produire quelques “euh…”. Soyez le plus naturel dans votre présentation et assumez d’éventuelles hésitations ! Essayez également de ne pas trop regarder vos notes. Les membres du jury sauront reconnaître un bon communicant !
La partie consacrée aux questions du jury est très importante. N’essayez pas d’esquiver les questions, ne restez pas muet. Engagez-vous dans un dialogue avec les deux jurés. N’ayez pas peur de prendre quelques secondes avant de répondre à chaque question. Il vaut mieux bien comprendre ce qu’on vous demande, que de répondre à mauvais escient. Faites en sorte de proposer des réponses argumentées, structurées. Le non ou le oui secs sont interdits ! Développez à chaque fois vos explications.
Dans vos nombreuses répétitions et vos entraînements, vous avez dû mesurer le temps de votre présentation. Restez dans ce temps lors de l’épreuve. Vous pouvez déborder de 1 minute en plus ou en moins, mais pas plus. Vous avez 10 minutes, ne soyez ni trop court, ni trop long. Dans les deux cas, vous serez pénalisé : le jury peut estimer que votre exposé est trop pauvre ou, au contraire, que vous ne savez pas assez synthétiser ni maîtriser l’exercice de communication orale. Au cours de votre présentation, n’hésitez pas à consulter votre montre de temps en temps.
