CentraleSupélec élargit son recrutement avec de nouveaux bachelors et des camps d’été

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Après un demi-siècle de désindustrialisation, la France se met à prétendre à de nouvelles ambitions industrielles. À l’heure du tout numérique et d’une French Tech qui ne se porte pas si mal, une question se pose : avons-nous les moyens de nos espérances ? Un élément sur lequel tous les experts semblent s’accorder est le manque d’ingénieurs à court terme. Or comment développer de nouvelles filières industrielles sans les compétences nécessaires ? C’est à cette question que CentraleSupélec, comme d’autres écoles d’ingénieurs, cherche à répondre en élargissant le recrutement de ses étudiants.

Pourquoi la France manque-t-elle d’ingénieurs ?

Depuis les années 70, la France a connu une désindustrialisation marquée, commençant par la sidérurgie et se prolongeant sur tous les secteurs industriels. La raison ? Une mondialisation économique qui entravait notre compétitivité. En effet, au début des années 1970, un quart de la population active travaillait dans l’industrie manufacturière, aujourd’hui ce taux est tombé à 10 %. L’industrie ne pèse plus que 11 % de l’économie française, contre près de 25 % dans les années 1960. Face à ce déclin, depuis les années 2010-2015 des voix s’élèvent pour relancer des politiques de ré-industrialisation. De nombreux économistes affirment d’ailleurs que depuis le Covid-19, les économies occidentales sont entrées dans un air de dé-mondialisation. En 2016, le Medef estimait possible de faire passer en cinq ans le poids de l’industrie dans l’économie française de 11 à 16%.

Actuellement, le gouvernement travaille à développer deux secteurs prometteurs en la matière :

  • Le numérique. La France a déjà des ressources, un potentiel reconnu, il suffirait de développer une Silicon Valley à la française.
  • L’environnement et l’écologie : les besoins sont immenses, en particulier en matière de technologies propres et durables, d’énergies vertes et de recyclage.

Parmi les nombreux obstacles à ce projet, le manque de forces vives n’est pas le moindre. Les filières industrielles qui cherchent à gagner des parts de marché peinent à trouver les ingénieurs adéquats en quantité suffisante pour soutenir leurs ambitions de croissance et d’innovation. Cette pénurie est en partie due au nombre insuffisant de diplômés sortant des écoles d’ingénieurs françaises chaque année. Dominique Baillargeat, vice-présidente de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), évalue le besoin annuel de 50 000 à 60 000 nouveaux ingénieurs, alors que seulement 40 000 sont formés actuellement, laissant un manque d’au moins 10 000 diplômés par an.

À quoi imputer cette relative désaffection pour les études d’ingénieurs ? Plusieurs raisons sont mises en avant par les observateurs :

  • On note bien souvent une totale méconnaissance des métiers d’ingénieur parmi les élèves. La faute certainement à une faible communication, à l’opposé de ce que l’on connaît en matière de métiers du marketing, des affaires, de la communication ou encore des start-ups de service.
  • Ce sont en particulier les filles qui s’en détournent massivement, victimes d’une vision stéréotypée de métiers essentiellement masculins et réservés aux forts en mathématiques.
  • Celles et ceux qui ont une idée plus précise peuvent aussi éviter ce type de métiers, jugés contraires à leurs aspirations et leurs valeurs, en particulier en matière d’impact écologique et social. Il est vrai que l’une des entreprises industrielles « phare » de notre pays est Total, qui continue de faire fortune avec les énergies fossiles.
  • La réforme des études au lycée et du Baccalauréat a contribué à aggraver le problème. Le choix de spécialités dès la Première a vu se détourner des mathématiques et des sciences un grand nombre d’élèves, majoritairement de filles et se retrouver en Terminale dans l’incapacité de postuler à des écoles d’ingénieurs.

Comment le manque d’appétence pour le métier d’ingénieur impacte-t-il les grandes écoles ?

Les grandes écoles d’ingénieurs en France font face à une double problématique : une pénurie croissante d’ingénieurs qualifiés dans l’économie et des difficultés à attirer un nombre suffisant de candidats à travers les voies traditionnelles d’admission.

Elles se trouvent donc à rivaliser pour attirer les talents et cherchent à engager des changements structurels. À l’image de nombreuses écoles de commerce, certaines écoles d’ingénieur prestigieuses proposent des filières d’admissions post-Bac, rendant facultatif le passage par des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles peinant, elles aussi, à recruter.

CentraleSupélec, l’une des structures du top 5 des grandes écoles d’ingénieurs, est bien consciente de l’urgence de cette situation. Depuis 2018, l’école a réussi à augmenter son nombre d’élèves de 800 à 970, une croissance notable réalisée grâce à une gestion efficace et dynamique et ce malgré des subventions publiques restées constantes. Cependant, comme l’explique Romain Soubeyran, le directeur général de Centrale Supélec, il est impossible d’aller plus loin sans soutien public additionnel. Comme celui-ci n’est pas envisageable et que les frais de scolarité annuels s’élevant à 3 500 euros ne peuvent pas être augmentés, l’école a cherché à développer d’autres voies d’accès.

Quelles actions sont mises en œuvre à CentraleSupélec pour élargir son recrutement ?

CentraleSupélec entend répondre à ce défi et participer à la ré-industrialisation de notre pays, en élargissant son recrutement. Comme il n’est pas possible d’ouvrir des places pour un diplôme d’ingénieur en cinq ans, régies par des conditions strictes en matière de financement, la direction a cherché un autre moyen. L’introduction de deux bachelors en quatre ans est une réponse innovante, permettant d’aligner CentraleSupélec sur les standards internationaux d’éducation en ingénierie.

Centrale Supélec s’appuie sur deux partenaires historiques et internationalement reconnus de l’école : l’université canadienne McGill et l’ESSEC.
Le premier bachelor, assez généraliste, est un bachelor of Global Engineering. La formation s’effectuera pour moitié à CentraleSupélec et pour l’autre moitié à l’université canadienne. Tous les cours y seront dispensés en anglais.
Le second diplôme, conçu avec l’ESSEC, est un bachelor in Artificial intelligence, data and management sciences, spécialisé dans l’intelligence artificielle. Enseigné alternativement sur les campus des deux écoles, il répond à la nécessité de former des professionnels capables de naviguer dans les complexités du paysage technologique moderne.

L’école propose ainsi des formations plus courtes que les formations d’ingénieurs, à des coûts d’inscription plus élevés que les formations classiques :

  • 7 500 € par an (36 000 € pour les étudiants étrangers hors UE) pour le bachelor généraliste
  • 18 000 € annuels (21 000 € pour les non européens) pour le bachelor sur l’intelligence artificielle

L’idée est d’attirer des élèves de très bon niveau vers des filières d’ingénierie, quitte à les recruter à l’étranger. L’autre caractéristique de ces formations est qu’elles cherchent également à séduire les étudiantes. Si celles-ci sont jusqu’alors rebutées par des études d’ingénieurs, elles sont plus nombreuses à se diriger vers des études scientifiques sur le vivant ou l’environnement par exemple. C’est pourquoi le nouveau bachelor généraliste intègre ces matières, en particulier l’étude du changement climatique, mais aussi de l’interculturalité et de la communication.

Les programmes de bachelor proposés par CentraleSupélec sont conçus pour être professionnalisants, permettant aux diplômés d’entrer directement sur le marché du travail partout dans le monde. Les étudiants peuvent également poursuivre leurs études dans les meilleurs masters internationaux. Par contre, en France, une formation de 5 ans est obligatoire pour obtenir le titre d’ingénieur, l’école s’efforce donc de communiquer vers les entreprises françaises pour les rassurer sur la qualité des diplômés de ces bachelors.

CentraleSupélec organise également des summer camps, recrutant 150 élèves avec une parité filles-garçons et une moitié de boursiers. Ces camps durent une semaine et permettent à des élèves prometteurs de découvrir les études de sciences et l’école. Dans le même ordre d’idée, CentraleSupélec a mis en place un stage sciences et climat, toujours pour les élèves du second degré. Il est également possible enfin de réaliser son stage de 3e chez les alumnis de l’école. Autant d’initiatives mises en œuvre pour faire mieux connaître la diversité des métiers d’ingénieurs et leur implication concrète dans les enjeux majeurs de ce 21e siècle.

Cours Thalès accompagne les élèves qui souhaitent devenir ingénieur en proposant des préparations aux concours des écoles d’ingénieurs post-bac en Terminale, des cours Objectif Prépa Scientifique en Terminale, ainsi que des stages en première et deuxième année de prépa scientifique afin de les aider à obtenir l’écoles de leur rêve, notamment celles du top 5, dont CentraleSupélec fait partie.
Si vous souhaitez en savoir plus, contactez nous au 01 42 05 41 36.

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