Le sujet et le corrigé officiel du Bac de Français 2022
Ce jeudi 16 juin 2022, les élèves de Première ont découvert le sujet du Bac de Français composé de deux exercices au choix : un […]
/ Première
L’ancien ministre de l’Éducation nationale l’avait promis : tous les lycéens auront un enseignement mathématiques obligatoire dès la rentrée de septembre 2022. Seulement, le contenu du nouveau programme et sa mise en place sont très largement contestés par les équipes éducatives.
Afin de pallier la baisse de niveau des élèves en Mathématiques qui, depuis la réforme du lycée pouvaient tout à fait exclure la matière de leur scolarité à partir de la classe de Première, l’ex ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer avait fait le choix d’imposer un enseignement commun pour tous les lycéens ne suivant pas la spécialité Mathématiques à partir de la prochaine rentrée. Il était alors question d’un volume horaire d’1h30 de cours par semaine, intégré à l’Enseignement Scientifique.
L’AMEP (l’association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public) déplore une non-faisabilité de ce nouvel aménagement. Selon l’association, le ministre de l’éducation nationale aurait pris une décision trop hâtive, prise sous pression et en urgence, ce qui va à l’encontre d’une volonté de proposer une formation de qualité.
Le contenu du nouveau programme de Mathématiques censé être appliqué à la rentrée prochaine est vivement critiqué par les équipes enseignantes qui s’inquiètent de l’instrumentalisation de la discipline, c’est à dire « faire des Maths, pour faire des Maths ». En effet, selon les professeurs, le nouveau programme occulte totalement les perspectives culturelles et sociétales des Mathématiques. Le manque de finesse et de souplesse de ce nouveau programme qui semble ne pas correspondre aux réalités du lycée, est par ailleurs pointé du doigt. En effet, l’enseignement mathématiques doit alimenter la réflexion et les notions qui seront partiellement étudiées ne pourront pas le permettre.
En outre, le point bloquant pour les acteurs de l’éducation, c’est le volume horaire alloué à la discipline. En effet, le programme bien que jugé pauvre en terme de réflexion est beaucoup trop riche en terme de notions à traiter : 1h30 de cours par semaine, ce n’est pas suffisant. Par ailleurs, en enseignant de manière mécanique la matière, les professeurs redoutent un certain dégout pour les Mathématiques chez les lycéens alors que l’objectif était de les réconcilier avec les Sciences et notamment les filles qui ont déserté la discipline.
Le temps laissé aux équipes éducatives pour organiser un enseignement de qualité est relativement restreint : il s’agit d’être prêt pour la rentrée et de tout mettre en place en seulement quelques mois voire quelques semaines. Cette annonce, trop tardive selon l’AMEP et les syndicats enseignants « révèle un manque de respect envers les élèves, les familles, les cadres académiques et les personnels de direction en charge de la mise en oeuvre de cette décision ».
Très peu d’informations voire aucune n’a été donnée aux familles selon le SNPDEN (le syndicat des personnels de direction). Or, c’est à ce moment de l’année que les jeunes lycéens de Seconde doivent entériner leurs choix d’enseignements de spécialité pour la classe de Première. Comment effectuer un choix éclairé lorsque l’on ne dispose pas de tous les éléments nécessaires ? C’est la question qui est notamment soulevée par les syndicats.
Les lycéens vont donc bénéficier de plus d’heures de cours en Mathématiques. Toutefois, le recrutement de professeurs de la discipline pose aujourd’hui problème et savoir s’il y aura assez d’enseignants pour assurer ces heures supplémentaires à la rentrée pose question . En effet, les résultats du CAPES de cette année sont assez alarmants : sur 1 035 postes proposés en Mathématiques, seulement 816 candidats ont été admissibles. Ce chiffre va par ailleurs baisser après les résultats des admissions définitives.
L’enseignement des Mathématiques au lycée et le niveau des élèves est un sujet sensible. Aussi, depuis la reforme du lycée, de nombreux acteurs majeurs du monde de l’enseignement supérieur et du monde scientifique ont tiré la sonnette d’alarme quant au niveau inquiétant des élèves. Par exemple, de nombreuses écoles d’ingénieurs se sont dites inquiètes du niveau de plus en plus bas des futurs étudiants. Elles ont en ce sens imaginé des recours, comme la mise en place de tutorat, de stages ou encore des séances de rattrapage afin de s’assurer que chaque nouvel étudiant ait bien toutes les armes pour réussir ses études supérieures. En outre, les chercheurs et les scientifiques ont aussi communiqué sur l’impact de la réforme du Bac sur le monde professionnel et notamment sur la pénurie de scientifiques qui sera à déplorer si la tendance ne s’inverse pas. Il s’agit de métiers qui sont nécessaires au bon fonctionnement de notre société, tant au niveau médical, environnemental ou encore d’un point de vue progrès technique.
Il y a ici deux écoles : ceux qui attestent du niveau en baisse des élèves depuis la réforme et ceux qui l’expliquent par le nombre plus faible d’élèves ayant choisi la spécialité Mathématiques. En effet, un tiers des élèves de Seconde fait le choix d’arrêter la discipline en Première et seulement 41 % des élèves ayant opté pour cette spécialité poursuivent l’enseignement en Terminale. La question est de savoir si ces élèves qui suivent un enseignement de spécialité Mathématiques sont moins bons que ceux issus de l’ancienne filière S mais il est encore trop tôt pour émettre un jugement hâtif, selon l’Éducation nationale.
Jean-Michel Blanquer, ancien ministre à l’initiative de la réforme du lycée et de celle du Bac est formel : « le niveau de mathématiques des élèves qui vont faire des études scientifiques n’a pas baissé avec la réforme du Baccalauréat, c’est même le contraire ». Il atteste certes du déclin des Maths mais qui selon lui est constaté depuis des années : la réforme aurait alimenté les critiques sur un problème qui était déjà présent depuis longtemps. Pour Monsieur Blanquer, la spécialité Mathématiques encourage les vocations et au contraire, forme avec ambition des élèves qui ont vraiment choisi la matière, contrairement à ce qui était constaté avec les anciennes filières S, ES et L. Les exigences des programmes de la spécialité sont beaucoup plus importantes que les anciens programmes de Maths, aussi, selon l’ancien ministre, les futurs étudiants en Sciences seront de fait meilleurs que leur prédécesseurs.
Les Mathématiques sont parfois redoutés par les lycéens : les nouveaux programmes, de la spécialité et de l’enseignement obligatoire, étants beaucoup plus exigeants. Bien entendu, certains élèves dont prédisposés aux Sciences mais très souvent, grâce à un accompagnement de qualité et à une méthode bien rodée, la progression est clairement possible. C’est en ce sens que durant nos stages de Maths au lycée, nos professeurs s’engagent avec bienveillance pour l’évolution positive de chaque élève.