La Maison des Arts à Sciences Po Paris
Sciences Po Paris a ouvert une nouvelle porte ce mois-ci, sur un univers jusqu’alors assez méconnu de la discipline politique, puisqu’il s’agit de l’inauguration d’une […]
/ Sciences Po
12 000, c’est le nombre de candidats ayant postulé pour Science Po sur Parcoursup en 2022. 12 000 candidats pour seulement 1 100-1 200 places. Un nombre légèrement en baisse par rapport à 2021 mais très largement en hausse par rapport à 2020, année de référence : il s’agit d’une augmentation de 60 %. Comment expliquer un tel engouement ?
Bien des facteurs peuvent justifier la hausse du nombre de candidatures. Parmi eux, la réforme du Baccalauréat mais surtout la suppression du traditionnel concours d’entrée en formation post-Bac. En 2021, Science Po y renonce définitivement et fait son entrée sur la plateforme Parcoursup. Ainsi, il est question d’une augmentation de 60 % des candidatures par rapport à 2020, dernière année avant la réforme : le changement de cap de Sciences Po a donc été profitable à l’Institut. Malgré la légère baisse des inscrits sur Parcoursup en 2021, – 20 %, expliquée notamment par la crise sanitaire, les études de Sciences Politiques séduisent un nombre important de lycéens.
Plus question de se soumette au travail de dissertation et encore moins à l’étude critique de document. Désormais – comme c’est le cas pour un grand nombre de formations disponibles sur la plateforme – les candidats souhaitant intégrer l’institut d’études politiques de Paris sont admis sur dossier scolaire mais également selon les résultats obtenus au Bac. Ces deux premiers critères constituent deux épreuves distinctes, chacune notée sur 20.
Toutefois, la qualité des écrits demeure fondamentale. On distingue alors trois écrits à inclure au dossier qui constitueront une troisième note sur 20.
Le premier, le projet de formation motivé, écrit consiste en la rédaction du parcours personnel du candidat. C’est l’occasion pour ce dernier de mettre en avant ses centres d’intérêt, ses expériences, ses stages ou encore ses pratiques sportives.
Le deuxième prend la forme d’une lettre de motivation dans laquelle le candidat doit justifier clairement ses choix.
Le troisième enfin, est une grande nouveauté et n’est pas un exercice académique à proprement parler, il s’agit de l’essai Sciences Po. Les candidats doivent choisir de disserter sur un sujet parmi les cinq qui leur sont proposés. La forme attendue n’est pas celle de la dissertation philosophique traditionnelle, bien au contraire. À travers cet exercice, il est conseillé montrer sa personnalité, ses engagements ou sa réflexion et cela peut passer par la liberté de forme.
Ces écrits ne sont pas seulement des formalités mais doivent permettre « une vraie rencontre avec le candidat ».
Si le dossier est suffisamment bon et que ses écrits ont été retenus, le candidat est amené à passer un entretien oral. Au cours de ce dernier, il doit parler de lui, mettre en avant sa motivation et ses projets. La commission orale est composée de deux examinateurs, enseignants ou personnels pédagogiques de Science Po, qui à l’issue de la soutenance, attribuent une dernière note sur 20 au candidat. Les quatre notes ainsi obtenues seront ensuite additionnées pour obtenir un total sur 80.
La réforme vise ainsi à démocratiser l’accès à Science Po. Il ne suffit désormais plus de venir d’un excellent lycée et d’avoir de très bonnes notes. Les candidatures concernent toutes les académies y compris celles d’outre-mer. De plus en plus de candidats viennent également de l’international et passent par des procédures d’admission différentes. Ces étudiants sont notamment attirés par les doubles diplômes proposés par l’institut et dont la demande ne cesse d’augmenter malgré un taux de sélectivité plus élevé. Une hausse du taux de boursiers est également prévue : en 2021 ils étaient 12% et seront désormais 14%. C’est en tout cas ce qu’affirme le directeur de l’institut.
Le choix de l’ouverture effectué par Sciences Po ne signifie pas que l’admission dans la prestigieuse école est davantage facilité, bien au contraire. En effet, plus le nombre de candidat est élevé, plus les chances d’intégrer l’institut sont maigres. Il est donc essentiel de présenter un dossier qui se démarque des autres, au niveau des résultats mais aussi au niveau de son engagement.