10 conseils pour réussir l’oral du Bac français
En fin d’année de Première, les lycéens doivent passer deux épreuves de français pour le Bac. Une épreuve écrite et un oral. Si la première […]
Voilà des décennies que certains professeurs, repris par des intellectuels et des politiques, s’alarment d’une baisse du niveau des élèves en français. Des évaluations internationales tendent à confirmer cette tendance. Alors qu’en est-il vraiment ? Comment peut-on expliquer cette dégradation présumée de l’apprentissage de notre langue ? Quelles pourraient être les solutions susceptibles d’y remédier ? Autant de questions auxquelles cet article se propose d’apporter des pistes de réponse.
Mesurer la maîtrise d’une langue n’est pas chose aisée. Cela embrasse la connaissance des mots, de leur orthographe, la grammaire, la compréhension des textes, etc. Les outils d’évaluation ne portent donc que sur certains de ces aspects et ce de manière forcément incomplète. C’est pourquoi la seule assertion d’une baisse du niveau peut toujours être contestée sur la foi de telle ou telle faiblesse de l’outil.
Parmi les indicateurs les plus parlants, l’un fait un point en CM1 sur la compréhension de l’écrit, alors que le second scrute les jeunes de 15 ans sur la même thématique.
L’évaluation PIRLS, Pogress in International Reading Literacy, évalue l’apprentissage de la lecture dans de nombreux pays, dont la France. La dernière remonte à 2021, soit en pleine année de COVID. À cette époque, les élèves français ont montré une remontée par rapport à vingt ans de glissement. Mais avec une note de 514, la France se situait encore derrière l’Allemagne (524), l’Angleterre (528) ou l’Italie (537), en 32e position sur une soixantaine de pays. Rien de très glorieux, donc.
Sous l’égide de l’OCDE, le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) évalue tous les trois ans les élèves de 80 pays sur trois matières, dont leur langue maternelle. Les données les plus récentes remontent à une publication de 2019, dans laquelle notre pays obtient la note de 493 points, légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (487 points). La France est 18e sur les 35 pays appartenant à cette organisation, et 23e sur 77 si l’on englobe l’ensemble des pays participants au test. En 2000, sa note était de 505, résultat jamais égalé depuis.
Mais au-delà de ces évaluations partielles, le ressenti de très nombreux professeurs de français de lycée est tout aussi éloquent. Nombreux sont ceux qui notent une baisse sévère du niveau de français chez leurs élèves. Les élèves peinent de plus en plus à s’exprimer avec clarté et précision, les fautes d’orthographe sont légion, même en Première, au point que certains professeurs ne les prennent plus en compte dans leurs notes de dissertation. Problèmes syntaxiques et grammaticaux handicapent une expression écrite malmenée.
Au regard de ces évaluations préoccupantes, d’autres arguments viennent en défense d’une autre vision du problème. Certains aiment à mettre en avant le fait que les générations nées entre 1940 et 1950 avaient un niveau moyen inférieur à notre niveau actuel. La scolarisation de toutes les classes d’âge jusqu’à 16 ans a fait les preuves de son efficacité.
Mais ce sont surtout les grandes inégalités qui sont pointées. L’étude PIRLS montre ainsi des écarts bien supérieurs à ceux constatés dans les autres pays entre établissements « favorisés » (523 points) et groupes scolaires difficiles (466 points).
La question, non résolue, devrait donc être plutôt : le niveau baisse-t-il réellement ? Ou le système scolaire français n’a-t-il pas un problème structurel dans son incapacité à réduire les écarts entre les enfants de milieux favorisés et les autres ?
On peut penser que plusieurs facteurs se croisent dans ce phénomène inquiétant.
Depuis une cinquantaine d’années, le nombre total des heures dédiées à l’enseignement du français a fortement diminué. Par rapport à 1968, tous cycles confondus, les élèves arrivés en fin de Première auront suivi 520 heures de cours de français en moins. Personne n’est capable d’affirmer que cette minoration sensible a pu dégrader l’apprentissage, toutefois, certains enseignants estiment que cela a pu rendre plus compliquée l’installation des bases et automatismes nécessaires à la pratique de la langue française. Quoi qu’il en soit, c’est un fait notable qui doit être pris en compte lorsqu’il s’agira de proposer des améliorations.
Les professeurs de toutes générations ont chacun vu défiler des changements de programmes, de méthodes, de pédagogies, avec parfois de grands écarts, souvent des retours en arrière… Ce manque de continuité n’a certainement pas aidé les élèves à avancer sereinement sur leur parcours d’acquisition du savoir. Ni les enseignants à optimiser leurs méthodes pédagogiques !
Nombreux sont les professeurs qui regrettent également une tendance à la facilité dans les programmes. Certaines réformes ont cherché à rendre l’enseignement plus « attractif » en supprimant des éléments jugés rébarbatifs. Par exemple, la grammaire qui a laissé la place à une approche d’analyse logique de la phrase, rendant plus floues aux yeux des élèves certaines notions de base.
Nul ne peut contester aujourd’hui le manque de moyens criant dont souffre l’Éducation nationale. Le manque de vocations témoigne de cette situation peu reluisante et peu attractive. Elle occasionne d’ailleurs un recrutement parfois « limite » : des candidats présentant des notes inférieures à la moyenne aux concours sont finalement déclarés admis.
Les formations des enseignants sont très insuffisantes, voire inadaptées. Le temps de stage réduit à une année, les cours initiaux ne donnant que peu accès aux questions pédagogiques, ne facilitent pas la tâche des jeunes professeurs. Ni sans doute la qualité de leurs cours.
Le manque de personnel, la surpopulation dans les classes de lycée et même de collège sont des réalités quotidiennes dans une majorité d’établissements. Cela touche jusqu’aux élèves en situation de handicap. Du fait d’une lacune en assistants d’élèves en situation de handicap (AESH), un professeur peut se retrouver à devoir gérer trois ou quatre adolescents avec des problématiques spécifiques, au détriment de son travail avec le reste de la classe.
La question des absences non remplacées a fait couler beaucoup d’encre au point que le ministre de l’Éducation nationale, à la rentrée 2023, a présenté un plan pour y remédier. Mais si l’on en croit les pistes présentées par le ministre, ce plan risque de ne pas améliorer sensiblement une situation critique : remplacement d’un professeur absent par un professeur d’une autre matière, recours aux assistants d’éducation pour encadrer les classes, heures passées devant des ordinateurs… Rien qui ne permette d’améliorer l’apprentissage du français ni sa consolidation.
Le temps passé devant les écrans par un enfant ou un adolescent est fréquemment cité comme l’une des causes d’une baisse de la capacité d’attention. Il serait alors plus difficile d’apprendre. L’omniprésence des nouvelles technologies réduit aussi le temps de lecture, jugé essentiel pour le développement du vocabulaire et la maîtrise de la langue.
Le plus inquiétant dans cette problématique d’une baisse de maîtrise de notre langue, c’est qu’aucune idée faisant consensus n’a pu être avancée. On ne peut ici que se contenter d’avancer des questions et des pistes qui, si elles ne l’ont pas encore été, pourraient être explorées.
Est-ce avec un enseignement renforcé qu’on résoudra la question ? Si tant est que les moyens existent, ne faudrait-il pas réinstaurer des heures de français, y compris en Seconde et en Première ?
Sur ce point, de grandes batailles idéologiques se préparent entre :
L’une et l’autre tendances se retrouvent alternativement avec le vent en poupe au gré des ministres et de leurs réformes. Le Graal ne semble pas encore avoir été découvert !
Professeurs mieux formés, élèves moins nombreux en classe, classes dédoublées, suivi individualisé pour les élèves en difficulté… qui n’en rêve pas ? Ce serait certainement un grand pas vers une solution efficace.
C’est cette pédagogie innovante qui est mise en place lors des stages de Français en Première, Seconde et Terminale des Cours Thalès. Grâce aux petites groupes de niveau, nos professeurs triés sur le volet sont en mesure d’adapter leur façon de faire cours pour s’assurer d’une parfaite compréhensions des leçons par l’ensemble du groupe.