La vie sur le campus de Sciences Po Paris
Avec près de 15 000 candidatures en 2024 sur Parcoursup, l’Institut d’Études Politiques de Paris, mieux connu sous le nom “Sciences Po”, reste une formation […]
Le concours commun pour l’admission aux Instituts d’Études Politiques (IEP) repose sur trois épreuves : une dissertation d’histoire, un exercice de compréhension en langues étrangères, ainsi que l’épreuve de questions contemporaines dont les thème pour 2024 sont le corps et l’alimentation. Celle-ci est redoutée par les candidats, car elle requiert une bonne connaissance des enjeux contemporains, de grandes compétences intellectuelles et une pratique maîtrisée de la dissertation. Voici nos conseils pour réussir cet exercice délicat.
L’épreuve de questions contemporaines au concours des IEP est conçue pour évaluer la capacité des candidats à traiter de sujets complexes et pluridisciplinaires. Les candidats doivent montrer qu’ils sont capables de saisir les nuances d’une question, en intégrant dans leur traitement des approches multiples, historique, économique, juridique, sociologique ou philosophique par exemple.
Il s’agit d’une dissertation de trois heures. Les candidats peuvent choisir entre deux sujets. Ces dernières années, ils ont dû plancher sur des thématiques aussi variées que :
On le voit, la simplicité apparente des questions peut cacher une grande complexité dans la manière de les aborder.
L’objet de cette dissertation est de permettre aux candidats de démontrer leur capacité à construire une argumentation solide, articulée autour d’une problématique centrale.
En se fondant sur l’étude des rapports de jurys, il est possible de mieux comprendre ce qui est attendu des candidats :
À l’inverse, ce n’est pas une épreuve d’érudition gratuite. Inutile de chercher à montrer l’étendue de ses connaissances, ce qui peut agacer les jurys, surtout si cela ne sert pas le propos. Mieux vaut une dissertation resserrée sur un petit nombre d’arguments, mais bien structurés, cohérents et détaillés.
Avant toute autre chose, vous devez chercher à bien comprendre le sujet. Et ce n’est pas toujours si facile. La question initiale renvoie certainement à de nombreuses autres questions. Essayez d’en faire le tour en identifiant les dimensions multiples qu’elle peut comporter. Pour cela, décomposez le sujet mot par mot. Chaque mot doit être pesé, afin que vous ne commettiez pas de contresens. Dites-vous que même un article peut révéler une orientation fondamentale, qui doit être discutée.
Ainsi, dans « ce qui fait peur à la société », le « la » avant société questionne sur l’identité de la société dont on parle : la société française, les sociétés occidentales, la société comme concept d’un ensemble de personnes partageant une culture et des normes ? Interrogez-vous rapidement sur l’ensemble de l’énoncé du sujet, prenez des notes et tirez-en rapidement le sens de ce à quoi vous allez chercher à répondre.
La problématique est le fil directeur et le moteur de toute dissertation. C’est elle qui oriente la réflexion et structure l’ensemble de l’argumentation. Bien la définir est donc l’un des points clés pour réussir l’épreuve de questions contemporaines.
Rappelons tout d’abord une citation de Claude Lévi-Strauss : « le savant n’est pas celui qui donne les bonnes réponses, mais celui qui pose les bonnes questions ». La problématique, c’est juste l’art de poser les problèmes. Entamer une réflexion sur un sujet donné ne peut efficacement s’effectuer que par une revue des questions auxquelles il renvoie. La problématique doit aider le raisonnement, c’est une dialectique qui va voir se confronter des idées parfois apparemment contraires.
Articuler correctement une problématique implique de saisir l’essence du sujet et de comprendre les différentes perspectives qui peuvent être explorées. Une fois votre sujet bien analysé, prenez le temps de mettre au brouillon les idées qu’il évoque. Ces premiers éléments de réponse seront certainement contradictoires. N’hésitez pas à faire des colonnes : d’un côté les idées positives, de l’autre les idées antagonistes. Choisissez alors dans chaque colonne l’argument ou les deux arguments qui vous paraissent les plus pertinents pour disserter. Vérifiez que cela vous permet d’alimenter votre réflexion en partant du cadre, en utilisant par exemple des formules comme :
La réponse à une problématique ne peut être manichéenne. Vous devez vous interdire le oui comme le non, qui, trop simplistes, ne vous permettent pas de démontrer toutes vos compétences. Par exemple, il serait trop facile de répondre non à la question : « le risque zéro est-il possible » ? En développant ce que vous entendez par risque zéro, vous pourrez rapidement parvenir aux contraintes scientifiques ou sociétales qui rendent inaccessible un risque zéro dans de nombreux domaines, pour ensuite approfondir votre réflexion en formulant une nouvelle question : « qu’est-ce qu’un risque acceptable et quelles sont les conditions pour son acceptation ? Si vous avez réussi à construire une problématique pertinente ayant trait à la question initialement posée, il ne vous restera alors qu’à décliner un plan bien construit et un rédactionnel appuyé sur des références solides.
Une bonne dissertation repose sur un plan bien structuré. C’est le cadre de votre réflexion, celui que vous allez poser avant de vous mettre à rédiger. Il doit être cohérent, logique et vous amener naturellement à une conclusion synthétisant vos propos. Mais surtout, il doit répondre à la problématique que vous aurez annoncée dans votre introduction.
Deux ou trois parties, à vous de voir. Cela dépend de votre argumentaire qui s’exposera plus facilement en deux ou trois blocs. N’hésitez pas à distinguer des sous-parties au sein de chaque partie. À l’idéal une sous-partie doit permettre d’avancer 2 idées. Un plan en deux parties devra donc contenir au minimum 8 idées clés.
Pour élaborer un plan équilibré, commencez toujours par une phase de brouillon : ratures, carte mentale, citations, etc. Cela vous conduit à lister vos connaissances et les références pertinentes qui pourront étayer ses arguments, tout en construisant votre plan. Ce travail préparatoire permet de dégager les grandes lignes de la dissertation et d’identifier les points clés qui constitueront le cœur de chaque partie.
L’introduction de votre dissertation est ce que les correcteurs liront en premier, elle doit accrocher le lecteur, et manifester votre talent rédactionnel et intellectuel. Procédez en quatre points qui vont s’enchaîner.
Si possible, liez votre sujet à une actualité récente pour souligner sa pertinence. Cela démontre votre capacité à connecter les connaissances théoriques avec le monde contemporain.
Le corps de votre dissertation est le lieu où vous déployez votre argumentation. Chaque partie doit être solidement ancrée dans des références précises et des connaissances approfondies. Suivez votre plan et étayez à chaque sous-partie vos idées. Voici quelques points sur lesquels vous devez porter une attention particulière.
La conclusion est votre chance de faire une dernière impression forte dans cette épreuve. Pour parfaire votre dissertation, construisez la conclusion en trois étapes.
Si vous avez besoin d’aide pour préparer l’épreuve de questions contemporaines du concours commun des IEP 2024, sachez que Cours Thalès propose une préparation au concours commun Sciences Po pour les élèves de Terminale.