Les étudiants en Médecine, excédés, soutenus par la justice

Prépa Médecine Anticipée

En juillet dernier, des étudiants de première année de Médecine recalés à l’issue des oraux de rattrapage avaient saisi la justice afin de contester la légitimité de la décision de l’Université de Paris. Aujourd’hui, le juge administratif leur donne raison et somme l’Université de reconsidérer leur cas.

Un passage en deuxième année de Médecine difficile

Pour rappel, les modalités d’admission en deuxième année de filière MMOPK à l’issue du PASS ont changé depuis la réforme des études de santé. En effet, ce sont désormais les examens de fin de semestre, la plupart sous forme de QCM, qui valident en partie l’admission en deuxième année. Il s’agit alors de valider sa première année de Licence en obtenant 60 crédits ECTS, dont au moins 10 dans le domaine de la santé et donc d’obtenir une moyenne supérieure ou égale à 10/20. À cette condition, s’ajoute une modalité fixée par chaque université, dans le cadre du numerus apertus. Il s’agit d’une « note seuil » déterminée par chaque fac. Cette note a pour fonction de déterminer, à l’issue du premier tour, les « Grands Admis », c’est à dire ceux qui seront directement acceptés en filière MMOPK. Ces étudiants reçus correspondent à la première moitié des admis. Ensuite, une seconde « note seuil » est fixée afin de déterminer les étudiants qui pourront se présenter aux oraux de rattrapage, la seconde moitié donc. Pour les autres étudiants qui se retrouvent sous cette barre, ils auront la possibilité de se réorienter en LAS ou de poursuivre leur cursus dans une autre Licence.

Une procédure non respectée par la faculté de Paris

Les règles du jeu sont énoncées, pour chaque faculté, dès le début de l’année. Les modalités d’admission en filière MMOPK sont par ailleurs un élément à retenir pour bien choisir sa faculté de Médecine. Seulement, l’année dernière, la faculté de Paris a changé de cap au dernier moment, ce qui a révolté les étudiants non reçus à l’issue des oraux de rattrapage.

Des coefficients changeants

Ce qui est au cœur des discussions dans ce litige, c’est la pondération de l’oral par rapport à l’écrit. En effet, ce qui avait été annoncé par l’université de Paris était une répartition égale du coefficient entre les épreuves écrites et l’oral de rattrapage. Un 50 / 50 qui, dès le début n’avait pas fait consensus alors que d’autres universités avaient plutôt opté pour une répartition 80 % écrit et 20 % oral. Les étudiants déploraient déjà l’idée que leur avenir soit scellé par quelques minutes d’oral alors que les écrits se préparaient pendant des mois. Or, quelques jours avant les oraux de rattrapage, la faculté annonce que finalement les oraux compteront pour 70 %, une nouvelle vécue comme une injustice par les étudiants.

Une épreuve mal préparée

Au-delà de l’annonce tardive relative à la pondération, les étudiants en Médecine condamnent un manque de préparation à cette épreuve orale. Aussi, les étudiants qui ne sont pas « Grands classés » se retrouvent seuls pour préparer une épreuve pourtant décisive pour leur avenir et aux contours encore mal dessinés. Par exemple, une étudiante de PASS explique que le seul accompagnement dispensé par la faculté a été un webinaire d’1h30 avec des conseils sommaires relatifs à l’articulation ou à la tenue vestimentaire. C’est en autres un aspect qui a été dénoncé par l’avocat des étudiants recalés lors de l’audience de 19 avril dernier. Autre point de blocage : le contenu de cette épreuve de rattrapage. De nombreux étudiants se sont retrouvées décontenancés de voir que les attendus de l’oral n’étaient pas vraiment d’ordre disciplinaire mais que les sujets traités étaient complètement déconnectés du monde de la Médecine, à l’instar du thème du chocolat ou de la barrière de corail.

Un recours en justice

Ainsi, ce sont une quarantaine d’étudiants de PASS qui ont attaqué, l’été dernier, le mode de calcul établi pour classer les candidats à l’issue de l’oral de rattrapage. En effet, ces étudiants qui pourtant étaient très bien classés lors des épreuves écrites, ont perdu jusqu’à 400 places à cause de quelques minutes d’oral. À la faculté de Paris, le numerus apertus est fixé à 520 places pour 1800 étudiants. La première note seuil a permis d’admettre 260 « Grands classés ». Pour tous les autres et jusqu’au 1000 ème, il fallait donc réussir l’oral de rattrapage.

L’incompréhension du classement

Les étudiants qui ont saisi la justice étaient très proches du dernier « Grand classé », ils n’avaient donc pas réellement beaucoup de soucis à se faire. Par exemple, une étudiante classé 300 ème à l’issue du premier tour, soit à 40 places du dernier « Grand admis », s’est retrouvée 450 places derrière après le rattrapage avec 11 de moyenne à l’oral et 16,5 à l’écrit. Elle a donc vu ses espoirs d’accéder à la deuxième année de Médecine s’envoler.

Des actions de la dernière chance

Ces étudiants, déçus et en colère ont alors entamé une grève de la faim et un sit-in devant le ministère de l’Enseignent Supérieur. Certains ont été reçus et entendus : lorsque l’on sait que le pays manque cruellement de Médecins, ces objections peuvent paraître légitimes.

Vers une fin favorable ?

Après avoir entendu les deux parties en désaccord, le juge administratif a décidé il y a quelques jours de donner raison à 13 étudiants de PASS et a en ce sens sommé l’université de Paris de revoir sa copie. Les décisions de non-admissions émises par le jury du PASS sont alors annulées pour 13 plaignants qui verront leur cas examinés à nouveau par un autre jury, dans un délai d’un mois. Ce qui aura plaidé en faveur des étudiant n’est pas le remise en cause du principe de souveraineté du jury mais un vice de forme. En effet, ce qui a été condamné et qui a permis un nouvel examen des dossiers est l’irrégularité de la composition des jury. Dans quelques semaines donc, le sort des ces étudiants sera scellé.

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