Tout savoir sur la réforme de la PACES suite au Plan Santé 2022
La réforme de la PACES trouve sa source dans le plan Ma Santé 2022, annoncé par le Président de la République Emmanuel Macron le 18 septembre 2018, puis adopté par le Parlement dans le cadre du projet de loi sur la santé le 16 juillet 2019. Entre temps, une large consultation avait été organisée, puis synthétisée dans le rapport Saint-André, remis par le professeur Jean-Paul Saint-André aux ministres de l’enseignement supérieur et de la santé le 19 décembre 2018. L’arrêté du 4 novembre 2019 relatif à l’accès aux formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie et de maïeutique, ainsi que les décrets 1125 et 1126 publiés au Journal Officiel le mardi 5 novembre 2019 sont ensuite venus préciser les modalités concrètes de la réforme des études de médecine. Le 20 décembre 2019, les Universités publieront les quotas retenues pour les différentes voies d’accès au sein leur Faculté de Médecine.
Depuis le début des années 2010, les études de médecine ne cessent d’être réformées :
- En 2010, la PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé) mettait un terme à la PCEM (Premier Cycle d’Études Médicales) en instaurant le regroupement du concours de Médecine, Ontologie et Maïeutique avec celui de Pharmacie.
- À partir de 2014, 16 Universités ont testées le dispositif de l’AlterPACES qui permettait à des étudiants de deuxième et troisième années de licence de suivre des enseignements complémentaires afin d’intégrer la deuxième année de médecine.
- À partir de 2014, l’Université d’Angers a expérimentée le dispositif PluriPASS, une première année commune aux études de Médecine, Pharmacie, Maïeutique, Odontologie, Kinésithérapie et Ergothérapie où le concours est remplacé par le contrôle continue et où le système de crédits ECTS permet de se réorienter plus facilement en cas d’échec lié au numerus clausus.
- À partir de 2018, 4 Universités parisiennes ont inauguré le dispositif PACES One qui visait à interdire le redoublement en première année de médecine.
La nouvelle réforme des études de médecine entrera en application à partir de l’année scolaire 2020 – 2021. Elle vise à répondre aux problèmes rencontrés jusqu’ici en Première Année Commune aux Études de Santé, à savoir que selon les Facultés de Médecine, le taux de réussite au concours de fin de première année de médecine se situe entre 10% et 30%. Il en résultait que, selon les Universités, 70% à 90% des meilleurs lycéens voulant accéder aux études de médecine perdaient une à deux années d’études supérieures, sans forcément de possibilité de réorientation.
Suite à la réforme de la PACES, le numerus clausus devient un numerus apertus
Le numerus clausus sélectionnait jusqu’ici les étudiants à l’entrée des études médicales depuis sa mise en place en 1971. A l’époque, face à une augmentation du nombre d’étudiants en médecine, suite à la réforme de l’Université Libre de 1968, le gouvernement met un frein grâce à l’instauration du numérus clausus afin de garantir de bonnes conditions de stage dans les hôpitaux. Ainsi en 2019, le quota était fixé à 9 314 étudiants en médecine, 1 320 étudiants en odontologie, 1 033 en maïeutique et 3 621 en pharmacie.
En 2018 : 13 500 étudiants ont été acceptés en 2e année de médecine sur 60 000 candidats, soit 22,5%
La réforme de la PACES prévoit de remplacer le numerus clausus par un numerus apertus, Ainsi, chaque université déterminera le nombre de places qu’elle ouvrira en 2e année en concertation avec l’Agence Régionale de Santé afin de répondre aux besoins locaux en médecins. L’objectif fixé par la réforme Ma Santé 2020 est de +20% de médecins formés au niveau national.
Suite à la réforme de la PACES, la PACES devient le PASS
Au sein des Facultés de Médecine, la 1re année des études de médecine ne s’appellera plus Première Année Commune aux Études de Santé mais Parcours d’Accès Spécifique Santé. Elle préparera toujours aux 4 filières MMOPK : Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie. L’inscription se déroulera via Parcoursup et ce parcours sera proposé dans l’ensemble des Universités disposant d’une Faculté de Santé et le fait d’avoir la moyenne aux partiels donnera droit à 60 ECTS. Chaque Faculté de Médecine définira ensuite une moyenne qui permettra une admission automatique en deuxième année de médecine et les autres étudiants ayant validé leur année, mais non admis automatiquement en deuxième année, passeront un concours composé d’épreuves écrites et orales. Les évaluations au format QCM propre à la PACES seront a priori remplacées par un autre mode d’évaluation. Il reste à préciser lequel et pour quelles UE. Contrairement à la PACES, le redoublement sera interdit en PASS comme cela a été expérimenté avec le dispositif PACES One. Les étudiants ajournés à ce nouveau concours de fin de première année de médecine auront la possibilité de s’inscrire en 2e année de Licence grâce au système européen de transfert et d’accumulation de crédits (European Credit Transfer Scale).
Tout comprendre à la réforme de la PACES
Suite à la réforme de la PACES, une deuxième voie d’accès aux études de médecine est crée avec les LAS
Toutefois, et c’est là une vraie nouveauté, une autre voie d’accès est ouverte aux filières MMOPK (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie) pour les étudiants de Licences proposant une mineure santé. Sur un principe semblable au dispositif expérimental AlterPaces, les étudiants des Licences Accès Santé pourront accéder en deuxième année d’études de médecine. Ils suivront ainsi une double licence avec une majeure en biologie et une mineure en maïeutique par exemple. Les LAS pourront servir de deuxième chance aux étudiants ayant essuyé un échec en PASS. L’autre avantage de ces licences est qu’elles seront proposées dans l’ensemble des Universités françaises, y compris celles n’ayant pas de Faculté de Médecine. Les étudiant en LAS pourront soumettre leur candidature dans l’une des filières MMOPK en fin de deuxième année et en fin de troisième année. Par contre les élèves ayant essuyé un échec en PASS ne disposeront plus que d’une chance, car le nombre de candidatures aux filières MMOPK sera limité à deux, toute voie d’accès confondue. Il sera possible de redoubler dans les Licences Accès Santé comme dans n’importe quelle licence universitaire.
Comparaison entre le PASS et les LAS
Suite à la réforme de la PACES, une troisième voie d’accès aux études de médecine est créée via les IFSI
Pour finir, une troisième voie d’accès aux filières MMOPK est créée suite à la réforme de la PACES, mais elle ne sera disponible que dans certaines Facultés de Médecine. En effet, les étudiants d’un Institut de Formation en Soins Infirmiers auront la possibilité de candidater dans l’une des filières MMOPK après leur première, deuxième ou troisième année. En revanche, le nombre de candidature sera limité à deux donc il sera préférable d’attendre la deuxième et troisième année d’IFSI.