Le Flow
Il peut arriver, dans notre vie quotidienne, de faire inconsciemment l’expérience d’un état de concentration intense, où nous sommes complètement absorbés par une activité qui […]
/ Prépa Médecine
Les études de médecine en France sont réputées pour être très sélectives et élitistes. De nombreuses réformes ont eu lieu dans l’objectif de rendre cette formation plus accessible, comme la création du PASS et des LAS à l’occasion de la réforme de la PACES en 2020 ou encore la suppression du numerus clausus en 2021. Pour l’année scolaire 2022-2023, des milliers d’étudiants en médecine français ont délaissé leur pays pour des universités privées en Espagne où leur candidature a été acceptée plus facilement.
La première raison de cette migration scolaire est effectivement la facilité d’accès des écoles de médecine privée en Espagne. Dans ces universités espagnoles, les français peuvent faire les études de kinésithérapie ou d’ontologie, malgré leur échec en France et ainsi contourner l’interdiction du redoublement introduite par la réforme de la PACES. Cette porte leur permet de continuer jusqu’au bout, sans avoir à abandonner leurs rêves et se réorienter. L’admission dans ces écoles de médecine privées commence par une sélection sur dossier, un test d’espagnol puis un entretien de motivation. Après une douloureuse année de PASS de Médecine en France et un échec au concours de fin de première année des études de médecine, ces étudiants peuvent souffler à travers cette opportunité coûteuse mais très avantageuse.
Les étudiants français ne sont pas forcément dépaysés dans les universités de médecine privée en Espagne puisqu’ils y retrouvent beaucoup de français. L’université européenne de Madrid avait d’ailleurs ouvert une section spécialement française dans sa faculté de kinésithérapie en 2015 tellement la demande était forte. Elle est actuellement remplie de 520 élèves, ce qui est considérable. Ainsi, beaucoup de français se retrouvent entre eux pour réviser, se soutenir et se divertir avec une solidarité plus forte liée à l’expatriation.
Les systèmes d’éducation secondaire et tertiaire en Espagne ont plusieurs apparentés avec ceux de la France, à l’exception des notes sur 10 et non sur 20, ce qui permet aux étudiants français de s’adapter facilement. La qualité des études de médecine en Espagne est supérieure à d’autres pays européens et elles ont une très bonne réputation. Les facultés dentaires et de kinésithérapie sont les plus convoitées et sont ainsi équipées de matériel de dernière génération.
Cette expérience permet également à ces étudiants d’apprendre une nouvelle langue et de revenir en France en étant bilingue. Le fait d’étudier à l’étranger et dans un pays plus ensoleillé, leur forge d’ailleurs des souvenirs forts et indéfectibles. Il est assez fréquent que ces étudiants, séduits par l’Espagne, restent jusqu’au master de spécialisation. Le diplôme européen ainsi obtenu leur permet ensuite d’exercer n’importe où au sein de l’Union Européenne. En France, environ 45% des nouveaux dentistes se sont ainsi formés à l’étranger.
L’inconvénient principal de cette migration estudiantine est le coût qu’elle impose, puisque ces institutions sont plus chères qu’en France. Si les frais d’inscription oscillent entre 100 et 300 euros, les frais d’études exposent eux une large fourchette, allant de 3 000 à 22 000 euros selon les établissements. Une fois sur place, les étudiants s’aperçoivent très vite de la charge de travail qui est conséquente. Le stress d’échouer et repasser une discipline est fort puisque cela coûte environ 1 200€, selon les universités.
Un écart social est constaté, puisque beaucoup d’étudiants n’ont pas les moyens de s’offrir cette voie de secours. Certains investissent un héritage reçu en amont, d’autres font des prêts étudiants. Les formalités d’inscription sont également un temps à prendre en compte ; il vous faudra convertir votre Baccalauréat en passant par l’UNED, qui s’occupera de la conversion et vous donnera une accréditation.
Il est important d’avoir un niveau B1 ou B2 en espagnol avant de partir, puisque la totalité des cours sera enseignée dans cette langue, ce qui peut être très déroutant au début. Le test DELE peut constituer comme une très bonne référence pour préparer son départ.
Au fur et à mesure des années, il est constaté un essor important des études de médecine à l’étranger chez les français. Une tendance a émergé en 2012 et ne cesse de croître depuis. FrancEspagne Education, une agence s’occupant d’aider les français à étudier en Espagne, a accompagné 1 200 étudiants l’année dernière, dont 578 ont obtenu une place dans une université de médecine privée en Espagne. Il n’y a d’ailleurs pas seulement les études de médecine qui sont concernées par ce phénomène, les écoles d’architecture et de commerce espagnoles sont également très sollicitées.
Et pour cause, l’université privée de Madrid a ouvert une nouvelle faculté d’odontologie l’année dernière et 40 des 80 élèves admis en première année étaient français. Ils sont également très nombreux dans la section kinésithérapie, puisqu’ils représentent un quart des étudiants. Ces élèves s’intègrent généralement très facilement à la culture et la langue espagnole.
La Roumanie et la Belgique font partie des destinations favorites des français pour les études de médecine, avec l’Espagne. Le niveau y est très correct puisqu’aucune lacune n’est constatée lorsque ces mêmes étudiants viennent effectuer des stages en France. Il y a également de plus en plus de départs post-Bac, sans même tenter de rejoindre le PASS ou une des LAS, certains lycéens font le choix de partir directement à l’étranger pour leurs études de médecine.
À défaut d’étudier dans leur pays natal, le départ en Espagne est une opportunité pour ces étudiants de s’intégrer dans des universités offrant une excellente qualité d’enseignement, des équipements modernes, ainsi qu’une immersion dans un nouveau pays et une nouvelle langue.