Les études de Médecine rallongées d’un an

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Dans le cadre de la réforme de la Sécurité sociale et pour pallier la pénurie de médecins dans les zones rurales et sous-denses, le gouvernement envisage de rallonger d’une année les études de santé. Cette dernière année supplémentaire aura pour objectif la consolidation du diplôme de Médecine Générale et devra être effectuée dans les déserts médicaux.

Les études de Médecine Générale réformées ?

Jusqu’alors, les études de Médecine Générale n’avaient pas été concernées par la réforme de 2017 créant un diplôme unique d’Études Spécialisées en quatre ans (l’internat) avec une dernière année de consolidation. La proposition de rallonger les études de Médecine Générale d’une année serait alors un moyen, parmi tant d’autres, d’envoyer « un renfort massif dans les déserts médicaux », explique le chef de l’État. En effet, selon l’Assurance maladie, 6,3 millions de Français sont actuellement sans médecin traitant contre 5,1 millions en 2017. Une pénurie de médecins qui va durer encore quelques années puisque les bénéfices éventuels du numerus apertus n’auront d’effet qu’à partir de 2030.

La densité de Médecins en France

La carte ci-dessous atteste de la pénurie de médecins dans de nombreuses régions de France, ce qui handicape les populations concernées.

Une potentielle réforme très contestée

Si le gouvernement parle « d’encouragement » au sujet de cette dernière année à effectuer en zone sous-dense, les syndicats quant à eux parlent plutôt « d’obligation ». Effectivement, les deux principaux syndicats, l’ISNAR-IMG et l’ISNI, sont formellement opposés à cette réforme. Selon eux, « il s’agit ni plus ni moins qu’un déguisement pour une année d’exploitation supplémentaire des internes, dénonce Raphaël Presneau, président de l’ISNAR-IMG. C’est dangereux pour tout le monde. Les patients vont être suivis par des personnels encore en formation qui changeront tous les six mois. »

Des internes pour boucher les trous ?

Ce qu’attendent les syndicats de médecins généralistes et les étudiants c’est davantage de précisions sur l’application concrète de cette réforme, notamment au niveau de la rémunération, du logement ou encore de l’encadrement. De nombreux internes, révoltés quant à cette obligation, refusent de payer à la place des médecins déjà installés et être les seuls à essuyer les plâtres de trente années de politique de réduction des effectifs dans le domaine de la santé.

Inciter mais pas forcer

Les problématiques de santé liées aux zones déficitaires en médecins sont importantes et personne ne niera la réalité. Toutefois, il faut raison garder car ces jeunes médecins qui auront été forcés d’exercer dans une région qu’ils n’auront pas choisie, finiront par partir rapidement et laisser leur place à de nouveaux praticiens, effet qui ne va pas dans les sens de la pérennité de l’offre de soins tant attendue. C’est en ce sens que la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) plaide plutôt vers une incitation plus importante (logement, conditions d’exercice…) qu’une obligation. En parallèle, l’optique seule d’une quatrième année d’étude supplémentaire pour les médecins généralistes est plutôt bien accueillie par la CSMF, à condition qu’elle soit réellement professionnalisante et que chaque interne soit bien encadré par un médecin sénior, ce qui d’ailleurs pose très souvent problème dans la formation des jeunes professionnels de la santé.

Les débats sont ouverts

Quatre experts en Médecine (la doyenne de la faculté de médecine de Reims, le président du conseil de l’ordre des médecins de Haute-Garonne, le président du collège national des généralistes enseignants et une interne en Médecine Générale) sont chargés par le ministère de la Santé de réfléchir aux modalités de cette réforme dont l’accompagnement et la formation seront les points forts. Cette grande concertation qui commencera début octobre aura par ailleurs pour objectif de trouver une solution pour pallier le manque de maîtres de stage universitaires en cas d’une quatrième année de Médecine. En effet, la médecine générale est la spécialité présentant le plus faible taux d’encadrement d’internes en stage : il en faudrait au moins 24 000 pour accompagner de manière qualitative les futurs médecins si cette quatrième année devait être créée.

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