Article rédigé par une ancienne élève de la Prépa Sciences Po Cours Thalès, admise à Sciences Po Paris
Porte d’entrée des Instituts d’Études Politiques (IEP) du Réseau Sciences Po, le Concours commun est une étape obligée pour tout candidat prêt à intégrer un de ces établissements. Au programme, épreuve d’histoire, de langue vivante et de questions contemporaines, en vue d’une admission dans l’IEP de Lille, Strasbourg, Lyon, Aix-en-Provence, Toulouse, Rennes ou de Saint-Germain en Laye.
Focus aujourd’hui sur l’épreuve d’histoire : en quoi consiste-t-elle ? Comment s’y préparer ? Quels sont les attendus des jurys ? Nous ferons le tour de ces questions, pour tenter de répondre au mieux à vos interrogations et de vous offrir quelques conseils dans l’anticipation de vos concours.
L’épreuve d’Histoire au Concours commun
Première des trois épreuves d’admission du Concours commun, l’épreuve d’histoire dure deux heures, et compte pour la note finale du concours à hauteur d’un coefficient trois. Celle-ci a lieu le même jour que les épreuves de langue vivante et de questions contemporaines, traditionnellement autour du 20 avril.
Elle se compose d’une analyse critique de document, portant sur un unique sujet. Les candidats n’ont donc ni le choix de la nature ni du thème de l’épreuve. Cependant, le réseau Sciences Po, qui organise le concours de 2025, a fixé le programme suivant : “Les relations entre les puissances et les modèles politiques des années 1930 à nos jours. Histoire politique, sociale et culturelle de la France depuis les années 1930.”.
Ainsi, les sujets portent sur l’histoire de France et du Monde, des prémices de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui : les candidats sont donc susceptibles de tomber sur des sujets touchant tant aux relations internationales, qu’aux grandes politiques économiques et sociales du XX° siècle, de la crise de 29 aux remises en question contemporaine du modèle “occidental” euro-américain, en passant par la Seconde Guerre mondiale, au totalitarisme, à la décolonisation, aux Trente glorieuses, à la guerre froide, à la chute de l’URSS, à la naissance de l’UE et à la mondialisation. Proche du programme proposé par l’Education nationale pour les lycéens de Terminale, le niveau attendu à l’épreuve reste néanmoins supérieur aux attentes du Baccalauréat, imposant une préparation minutieuse du concours.
Pour réaliser leur analyse critique de documents, les candidats ont traditionnellement accès à un texte, qui peut être de toute nature littéraire (article, discours, lettre, rapport…), et à un document iconographique : affiche, photographie, illustration de presse, ou encore carte, les sources peuvent être très variées. De plus, une consigne est donnée, pour guider l’analyse des candidats. Celle-ci doit servir de base de travail, et ne doit en rien constituer la problématique finale : elle devra être déterminée par chacun et chacune, en fonction de la démonstration que le candidat voudra présenter.
Pour la session 2024, le sujet proposé à l’épreuve d’histoire était donc le suivant : à partir d’une analyse critique de ces documents et de vos connaissances, vous expliquerez le contexte, les références et les enjeux des transformations de l’Europe en 1989-1992.
Les candidats avaient à leurs dispositions deux documents :
- une lettre d’Helmut Kohl à François Mitterrand, datant du 3 octobre 1990,
- un dessin de presse de Tom Toles représentant l’Europe et les États qui composent la région avant et après la chute de l’Union Soviétique, en 1991.
Observer les annales des années précédentes peut vous offrir une première approche de cette épreuve du concours, pour commencer à l’appréhender en réalisant des examens blancs de préparation.
Méthodes et conseils
Le premier conseil, qui semble pour le moins évident mais qui est toujours bon à rappeler, concerne la nécessité de préparation : les attendus étant nombreux et précis dans cette épreuve, il convient de débuter le plus tôt possible ses révisions et entraînements, en parallèle des cours du lycée.
Avant toute chose, nous pouvons donc vous conseiller de vous renseigner un maximum sur le déroulement des épreuves, et les critères de réussite. Vous pouvez aussi lire les rapports du jury et les meilleures copies afin d’avoir une idée plus précise du niveau attendu.
Par ailleurs, votre connaissance de citations et de références est cruciale : les dates, tout autant que les grands personnages qui font les évènements de cette époque, et les différentes œuvres majeures rédigées à ce sujet, sont importantes. Ces références vont vous permettre d’approfondir vos copies, en proposant des analyses sourcées, mises en relief avec des connaissances personnelles précises et pertinentes.
Ainsi, le deuxième conseil que vous pouvez vous approprier concerne la lecture : n’hésitez pas à consulter les bibliographies proposées par le Réseau Sciences Po, qui vous donnera un aperçu des ouvrages majeurs et fiables abordant les sujets que vous devrez traiter, mais aussi à trouver par vous-même des oeuvres originales sur ces thématiques, qui vous permettront de vous démarquer. En effet, en parsemant des références moins connues dans vos copies, vous montrerez au correcteur que vous avez su vous intéresser au programme, et que vous avez cherché à apprendre davantage, au-delà de la bibliographie fournie. N’hésitez pas non plus à demander conseil à vos professeurs au lycée : ils auront probablement de nombreuses lectures à vous recommander pour multiplier vos connaissances sur cette période.
Troisième conseil : entraînez-vous en conditions réelles. Tous les sujets d’histoire des années passées sont disponibles sur le site du Réseau Sciences Po. Allez le consulter, et découvrez les différentes questions déjà tombées. Vous pourrez alors vous prévoir des épreuves blanches de 2 heures, durant lesquelles votre objectif sera de réaliser le sujet avec autant de sérieux que vous le ferez le jour J. Rien ne vaut ces concours blancs, indispensables à la réussite de l’épreuve finale.
Enfin, faites particulièrement attention à la forme de votre copie : au-delà des connaissances de fond et des qualités analytiques que vous devez être capable de fournir, ce concours teste aussi vos capacités rédactionnelles. Ainsi, soyez particulièrement attentif à votre orthographe, les erreurs étant sanctionnées à partir de 10 fautes d’orthographe dans la copie, et à votre écriture : pour pouvoir obtenir une bonne note, il faut déjà pouvoir être lu. Il est d’ailleurs particulièrement plaisant pour tout correcteur d’avoir une copie rédigée proprement. Prenez donc conscience durant l’année de votre manière d’écrire, et entraînez-vous au besoin à écrire le plus rapidement et lisiblement possible.
Ainsi, l’épreuve d’histoire du Concours commun est cruciale dans le processus d’admission en Institut d’Études Politiques, et demande une attention toute particulière dans votre préparation. Bien que ressemblant aux exercices réalisés au lycée, il ne faut donc pas s’y limiter, ni sous-estimer les attendus du jury, en se préparant concrètement et régulièrement durant l’année scolaire, et en amont du concours. Pour cela, n’hésitez pas à vous entourer de vos professeurs, ou d’autres candidats avec lesquels vous pourrez partager références et motivation, pour vous soutenir dans cette préparation intensive.