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Le serment d’Hippocrate est un serment solennel que les médecins prêtent traditionnellement lorsqu’ils commencent leur pratique médicale. Il tire son nom d’Hippocrate, un médecin et philosophe grec antique, considéré comme le père de la médecine occidentale. Son origine serait estimée au IVe siècle avant J.-C., dans l’antiquité, et prouve ainsi qu’il a largement traversé le temps, aujourd’hui considéré comme le texte fondateur de la déontologie médicale.
Ce serment tenant sur une page, pourtant dénué de valeur juridique, énonce des principes éthiques et moraux que les médecins sont tenus de respecter dans l’exercice de leur profession. Ces principes comprennent notamment le respect de la vie humaine, l’obligation de préserver la confidentialité des informations médicales des patients, l’interdiction de causer intentionnellement du tort à un patient et l’engagement à poursuivre constamment l’amélioration de ses compétences et connaissances médicales.
Bien que les versions du serment d’Hippocrate puissent varier légèrement selon les pays et les époques, ce document avant-gardiste est généralement considéré comme un symbole important de l’éthique médicale et de la responsabilité professionnelle. En le prenant en compte, les médecins s’engagent à exercer avec intégrité et dans le respect des valeurs fondamentales citées ci-dessus. Ce pilier de l’éthique médicale a guidé et continue de le faire aujourd’hui, la conduite des médecins dans leur pratique quotidienne.
Certains aspects du serment ont tout de même mal vieilli et semblent dépassés ou peu adaptés à la pratique médicale moderne, mais cela reste moindre par rapport à la très forte symbolique qu’il dégage.
Ainsi, même si les versions du serment peuvent différer selon les pays et les cultures, ce texte continue d’être une référence importante pour la profession médicale et un rappel constant de l’importance des valeurs éthiques. Il s’agit là d’un véritable rituel, voire d’une tradition, que les étudiants en médecine se voient notamment réciter à la fin de leur formation, lors de la cérémonie de remise des diplômes ; cela désigne le passage du statut d’étudiant à celui de médecin.
Le serment d’Hippocrate a été rédigé il y a plus de 2 500 ans, à une époque où la pratique de la médecine était, de toute évidence, très différente de ce qu’elle est aujourd’hui.
Au IVe siècle avant J.-C., il s’agissait d’une activité artisanale plutôt qu’une profession organisée et il n’y avait pas de formation médicale régulière. Bien que respectée, elle n’était quasiment pas réglementée. Les médecins étaient pour la plupart des individus riches et instruits, qui avaient acquis leur savoir-faire par l’expérience ou par l’apprentissage auprès d’autres médecins. Ils étaient tout de même très respectés et signalés comme des membres importants de la communauté, mais il n’y avait pas de réglementation professionnelle formelle ni de normes éthiques claires, ce qui posait, a priori, parfois problème.
Le serment d’Hippocrate a été créé dans le but de pallier cela, en fournissant un code de conduite éthique qui rassemblait toutes les valeurs morales de l’époque. Le serment était un moyen pour eux, médecins, de s’engager publiquement à respecter cela afin d’exercer au mieux cette activité essentielle. Hippocrate, son fondateur, a rédigé un certain nombre de textes, soit environ soixante volumes, qui ont eu une grande influence sur la pratique de la médecine.
Le serment d’Hippocrate a subi de nombreuses modifications au fil des siècles pour s’adapter aux évolutions de la pratique médicale et des normes éthiques et morales.
Au Moyen Âge, il est adopté par l’Église catholique et devient un serment de fidélité envers l’Église. Les médecins sont amenés à prêter serment sur une Bible et certaines clauses sont modifiées pour apporter cette orientation religieuse.
À la Renaissance, le texte est remis au goût du jour en Europe. Les médecins prêtent serment lors de l’obtention de leur diplôme, ce qui devient une partie importante de la formation médicale. À ce moment-là, des modifications sont déjà apportées pour les nouvelles avancées scientifiques et médicales de l’époque.
Au XIXe siècle, il est ensuite adapté pour inclure des clauses sur la protection des femmes enceintes et des enfants, ainsi que sur l’obligation pour les médecins de préserver la vie de leurs patients. D’autres nouvelles clauses sont également ajoutées pour encourager les médecins à continuer d’apprendre et d’améliorer leur pratique.
Au XXe siècle, il est une fois de plus modifié, cette fois-ci dans le but d’inclure des clauses sur la confidentialité médicale et l’interdiction de participer à la peine de mort. Les médecins sont également encouragés à promouvoir la santé publique et à s’engager dans des actions sociales et humanitaires.
Un véritable code de déontologie médicale, inscrit dans le Code de la santé publique, a plus ou moins pris la place de ce serment en France au fil des années, puisqu’il s’agit d’un texte juridique réglementé, ce qui assure réellement la responsabilité de chaque médecin.
La déclaration de Genève, également appelée Serment du médecin, est également une annexe du code de déontologie. Créée en 1948 et considérée comme une adaptation du serment d’Hippocrate, elle est elle aussi continuellement actualisée.
Aujourd’hui, ce serment continue d’évoluer avec son temps, en fonction des évolutions de la pratique médicale et des changements éthiques et sociétaux, à tel point qu’il ne ressemble presque plus du tout au texte originel.
Des organisations médicales du monde entier ont adopté des versions modifiées du serment d’Hippocrate pour les préoccupations contemporaines, telles que l’égalité des sexes, la diversité et l’inclusion, la protection des droits des patients, ou encore les enjeux éthiques de la recherche médicale.
Il est toujours très important dans la pratique médicale, bien qu’il ne soit plus utilisé de manière universelle. De nombreux médecins persistent à prêter serment lors de leur remise de diplôme ou lors de leur entrée dans la profession, notamment pour le symbole que celui-ci représente.
Les versions modernes de ce texte incluent également des clauses sur des sujets tels que la promotion de la santé publique, la protection de l’environnement, la responsabilité sociale et la justice dans la distribution des soins de santé. Cependant, certaines critiques estiment que le serment d’Hippocrate est obsolète et ne reflète pas suffisamment les enjeux contemporains de la pratique médicale. Ils affirment qu’il ne prend pas en compte les conflits d’intérêts entre les médecins et les entreprises pharmaceutiques, les enjeux de l’accès aux soins de santé pour les populations défavorisées ni encore les enjeux éthiques de la recherche médicale.
D’autres critiques remettent également en question son efficacité en tant que guide éthique, affirmant que les médecins peuvent facilement dérouler les clauses du serment en invoquant des impératifs professionnels ou en utilisant des justifications morales. C’est pourquoi il est préférable de considérer ce serment davantage comme un symbole que comme la garantie du comportement éthique.
Bien qu’il ne soit pas parfait, il reste un rappel de l’importance de l’éthique et de la responsabilité professionnelle du domaine médical. Les médecins prêtant serment sur le serment d’Hippocrate doivent être conscients de l’importance de respecter les normes de la profession, même dans des situations difficiles.
Le serment d’Hippocrate met principalement l’accent sur le fait que la pratique de la médecine doit être guidée par des principes tels que l’honnêteté, la confidentialité, la non-malfaisance et la protection des patients. Il incite les médecins à toujours rechercher le bien-être de leurs patients et à se perfectionner continuellement. Ce document reste donc un texte fondamental qui continue d’influencer la pratique médicale moderne.