Contrairement aux idées reçues, les lycéens autant que les lycéennes souhaitent aujourd’hui devenir sage-femme. Et oui, bien que ce métier paraisse exclusivement féminin, 2% des sage-femmes sont aujourd’hui des hommes ! Ce métier devient de plus en plus populaire et attire chaque année de nouveaux étudiants. Par l’intermédiaire de sage-femme sur les réseaux sociaux notamment, les étudiants découvrent ce métier de passion qui les inspire et les pousse à suivre une voie similaire. Avant toute chose il est important de se renseigner sur le métier en lui-même, en se posant les bonnes questions :
- le métier de sage-femme pourra-t-il vous plaire ?
- le métier de sage-femme est-il fait pour vous ?
- quelle formation suivre pour devenir sage-femme ?
Quelles spécialités de lycée pour devenir sage-femme ?
Pour devenir sage-femme, il est recommandé de choisir une orientation scientifique au lycée, mais bien entendu, rien n’est obligatoire. En effet, il n’est pas exclu que des étudiants ayant choisi des filières davantage littéraires ou économiques aient réussi dans ce domaine et soient aujourd’hui devenus des sage-femme accomplis. Toutefois, certaines notions abordées dans des matières scientifiques au lycées peuvent fortement vous aider dans la réussite de vos futures études.
Concernant les spécialités à choisir en Terminale, vous êtes libre de sélectionner celle qui vous rapportera le plus de points au Bac, en effet elles ne seront pas discriminantes pour votre poursuite d’étude en première année de Médecine. Une spécialité S.V.T. ou Physique-Chimie peut toutefois être plus adaptée au vu des notions qui y sont abordées et qui peuvent être une première approche du métier de sage-femme. Concernant les autres spécialités, les Mathématiques et la Physique-Chimie sont également recommandées. Néanmoins, considérant la diversité des possibilités de parcours pour devenir sage-femme, vous pouvez tout à fait vous diriger vers une spécialité « Humanité, Littérature et Philosophie» ou «Langues, Littérature et Cultures étrangères». Ces matières peuvent notamment vous servir si l’on prend en considération l’aspect humain très présent du métier
Comme pour un certain nombre de formations post-bac et contrairement aux idées reçues, n’est pas nécessaire d’obtenir une mention spécifique au Baccalauréat pour devenir sage-femme. Le plus important est de sortir du lycée en ayant acquis des bases suffisamment solides sur lesquelles vous pourrez vous appuyer lors de votre première année d’études. La clé reste votre motivation à atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé.
Quel profil pour devenir sage-femme ?
Il n’existe pas un «profil type de la future sage-femme», et heureusement. Les réformes, notamment celle du Baccalauréat de 2021, jouant en la faveur de la diversité des profils, tous ceux qui le désirent peuvent postuler et être accepté au sein formations de sage-femme. Bien entendu, certains aspects sont tout de même à prendre en considération si vous souhaitez vous lancer dans de telles études et les réussir. Ainsi il est préférable que :
- vous soyez persévérant, travailleur, disposer d’une motivation sans faille. Les études pour devenir sage-femme sont considérées comme difficiles, il faut compter une formation de 5 ans après le Bac. Ce ne sont pas 5 années à passer assis sur les bancs de la fac, mais des années d’apprentissages aussi bien théoriques que techniques au cours de stages et de mise en situation. Ainsi, il faut disposer de bonnes capacités d’intégration de l’information par la pratique mais surtout être capable d’appliquer les savoir théoriques plutôt que de les restituer sur une feuille au cours d’un simple examen écrit.
- Vous soyez prêt à beaucoup apprendre par cœur. Les études de sage-femme requièrent beaucoup de rigueur, il faut être capable de retenir l’information pour l’utiliser plus tard en cas pratique. Toutefois, cela n’est pas toujours une mince affaire si l’on n’en a pas pris l’habitude au lycée par exemple. Ainsi, plus on y travaille, plus l’apprentissage théorique deviendra aisé avec le temps, surtout si ces savoirs sont mis en exécution lors de cas pratiques. Ce n’est qu’une question de temps de travail.
Il est très préférable d’apprécier le contact humain et d’être patient. Le métier de sage-femme passe par des examens physiques que de nombreux stages au cours de la formation permettent de mieux appréhender. Toutefois, le métier passe également par la notion d’écoute. Il faut savoir prêter attention aux besoins de la patiente et s’adapter à ses ressentis. Il faut donc être particulièrement vigilant aux détails et à la personnalité de son patient : comprendre pourquoi elle a été amenée à venir vous consulter, prendre en considération ses potentielles douleurs au cours d’un examen… La sage-femme doit pouvoir rassurer sa patiente sur ses potentielles inquiétudes.
Ainsi, contrairement aux idées reçues, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir un intérêt poussé les sciences pour devenir sage-femme, il faut en revanche être prêt à travailler, apprendre par cœur et écouter le patient.
Quelles études pour devenir sage-femme ?
Pour devenir sage-femme, plusieurs parcours existent et vous feront accéder au même statut. Ces études durent 5 ans au bout desquelles l’étudiant se verra attribué un DE de sage-femme (diplôme d’Etat). Ainsi, au cours de ces études, un an se déroule en licence puis quatre ans en école de sage-femme rattachée au CHU (centre hospitalier universitaire). En France, il existe 35 école de sage-femme.
L’accès à ces dernières se fait après :
• Parcours spécifique « accès santé » (PASS)
• L1 en licence avec option « accès santé en maïeutique » (L.A.S)
Le PASS remplace depuis la rentrée 2020, la PACES. Cette première année est en lien avec le domaine de la santé de manière globale. Elle peut s’effectuer au sein d’une faculté de santé et c’est à l’issu de cette dernière que l’étudiant pourra être candidat pour de futures études de médecines, de maïeutique, d’odontologie ou de pharmacie et de kinésithérapie. Le PASS permet non seulement d’avoir un enseignement axé sur la santé mais également de se spécialiser dans une autre discipline telles que les sciences de la vie et de la terre, la chimie, le droit ou les mathématiques. Il s’agit en fait d’une discipline « mineure » qui peut vous servir si vous avez des projets précis. Il n’est pas conseillé de choisir une mineure spécifique pour devenir sage-femme, chacune pourra vous apporter des savoirs supplémentaires qui vous serviront quoiqu’il advienne. Toutefois, avant de sélectionner un PASS sur Parcoursup, il faut être certain que cet établissement soit rattaché à une école de sage-femme sans quoi le pont entre la PASS et votre future école sera complexe. Une fois votre première année de PASS validée, il vous sera possible de candidater vers la filière désirée. Néanmoins, il est possible que vous validiez mais ne soyez pas admis, il vous faudra alors poursuivre dans une deuxième année de licence classique ou bien dans une L.A.S. en choisissant la même discipline que celle que vous aviez choisie en PASS. Cette fois-ci, la santé sera considérée comme votre « mineure ». Voilà pourquoi il est conseillé de bien choisir sa mineure en PASS. A l’issu de votre L2 ou L3, il vous sera à nouveau possible de postuler vers les études de santé que vous souhaitez.
Dans le cas où vous ne valideriez pas votre PASS, il ne vous sera ni possible de postuler aux études de santé ni de redoubler votre année. Il faudra alors vous réorienter vers d’autres études. Comme mentionné plus haut, la L.A.S. est également une option qui vous permettra d’accéder à l’école de sage-femme. Toutefois, contrairement à la PASS, la santé n’est pas la majeure. Il vous faudra choisir une discipline qui vous intéresse comme par exemple la physique avec l’option « Accès Santé » en maïeutique. A l’inverse de la PASS, si votre première année est validée mais que vous n’êtes pas admis en kiné, vous pouvez très bien continuez en L.A.S. en physique et retenter l’admission l’année suivante. Si vous ne validez pas votre première année, il vous est possible de redoubler.
Ces deux parcours offrent chacun une alternative différente en passant par des disciplines variées. La LAS permet une approche différente en vous tournant vers des disciplines éloignées de la biologie dans un premier temps, tout en préservant vos objectifs de devenir sage-femme grâce à l’option accès santé. Enfin, si vous êtes fortement intéressé par le domaine de la santé et des sciences, la PASS est davantage recommandée.
Les étudiants peuvent candidater deux fois au maximum aux études de sage-femme au cours de leur 1er cycle universitaire, après quoi ils devront obligatoirement se réorienter. Quelle que soit la formation que vous choisissez, la candidature en maïeutique sera jugée sur les résultats que vous aurez obtenus au cours de votre première année à l’université (LAS, PASS). Un entretien oral avec un jury est parfois requis afin d’intégrer l’école de sage-femme.
Une fois au sein de l’école de sage-femme, vos études se diviseront en deux cycles.
- Le premier dure trois ans, soit six semestres, il confère le Diplôme de Formation Générale en Sciences Maïeutique (DFGSMa). Il est obtenu après votre première année de licence et deux ans effectués au sein de votre établissement. La 2ème année (DFGSMa 2) et la 3ème année (DFGSMa 3) alternent enseignements théoriques et pratiques. Elles permettent aux étudiants de se familiariser avec les bases de la physiologie obstétricale, gynécologie et pédiatrie. Il est question d’effectuer un service sanitaire au cours de ce premier cycle. L’arrêté du 19 juillet 2011 confère le grade de Licence aux Diplômes de Formation Générale en Sciences Maïeutiques (DFGSMa) délivrés à compter de la fin de l’année universitaire 2012-2013.
- Le deuxième cycle est composé des deux années d’études restantes au sein de l’école de sage-femme. (4 semestres). Il confère aux étudiants le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Maïeutiques (DFASMa). Cette quatrième et cinquième année allient également enseignements théoriques et pratiques mais de façon beaucoup plus poussée que lors du premier cycle. Elles permettent l’apprentissage du diagnostic et de la connaissance de la pathologie obstétricale, gynécologique et pédiatrique. Les étudiants sage-femmes sont également formés aux notions de contraception, d’échographie, d’Aide médicale à la procréation. C’est à l’issu de cette cinquième année que l’étudiant se verra recevoir son diplôme d’Etat.
Ce titre de formation est requis afin de pouvoir exercer la profession de sage-femme. Il confère à l’étudiant le grade universitaire de master.
Après obtention du diplôme d’État de sage-femme, il est possible de se spécialiser davantage avec un diplôme universitaire ou un diplôme inter-universitaire :
- DU : auriculothérapie scientifique, psychopathologie du bébé
- DIU : pédiatrie de maternité, pelvoperinéologie
- DU : gynécologie préventive et contraceptive
La carrière d’une sage-femme
Une fois sorti de votre école de sage-femme, il vous est possible de travailler dans différents secteurs et établissements. Les débouchés dans le secteur public sont les suivants :
- Activité dans un cabinet en libéral
- carrière en hôpital
La sage-femme en hôpital
Les sage-femmes en hopital s’organisent selon des classes : les sage-femmes hospitalières de classe normale, de classe supérieure, les sage-femmes cadres et cadres supérieurs.
Il existe deux grades :l e grade I (10 échelons) et le grade II (9 échelons). Il existe également le statut de coordonnateur en maïeutique.
Les sage-femmes des hôpitaux de grade I vont venir exercer des activités de prise en charge clinique, des activités de prévention et de recherche de leurs compétences, notamment dans les unités de soins de gynécologie et d’obstétrique.
En revanche, les sage-femmes de grade II sont affectées à des missions différentes telles que :
- De l’expertise clinique
- L’organisation et la coordination (prise en charge d’équipe de soignants, assistance du praticien responsable du pôle d’obstétrique pour l’organisation, gestion d’unités physiologiques…)
- Elles assurent également des formations
Afin d’accéder au garde II de sage-femme, il faut avoir accompli au moins 8 ans effectifs au grade I.
Les sage-femmes ayant le statut de coordonnateur en maïeutique peuvent exercer des missions telles que :
- Gestion d’unités de physiologie
- Direction de structures de formation en maïeutique
- Assistance du praticien responsable d’un pôle comprenant une activité d’obstétrique
Afin d’obtenir ce statut, il faut avoir accompli au moins trois ans dans le grade II. Il faut également disposer d’un diplôme de niveau I en gestion et pédagogie dans le domaine de la périnatalité.
Avantage : voir une patientèle variée et être au contact de collègues.
Inconvénient : il faut s’armer de patience si l’on veut gravir les échelons.
Salaire : 2 400 € à 4 300 € net mensuel en fonction de l’ancienneté, auxquels s‘ajoutent de potentielles primes.
La sage-femme libérale
Le métier de sage-femme peut être exercé de façon libérale, elle peut donc ouvrir son cabinet et pratiquer en toute légalité. C’est d’ailleurs très courant.
Le salaire varie en fonction de la clientèle, il est toutefois estimé à 2 300 € brut en moyenne.
Les inconvénients résident dans le fait qu’il faille investir dans un équipement pour répondre au besoin des patientes. Il faut aussi prendre en compte toutes les formalités administratives liées à la création et la gestion d’une entreprise.
Toutefois, au-delà de sa fonction première, la sage-femme peut être amenée à effectuer des tâches différentes. Ainsi, il lui est possible d’animer des séminaires et ainsi former les nouveaux professionnels de santé. Il lui est également parfois possible de travailler dans l’Humanitaire
Le métier de sage-femme est un métier de passion qui est indispensable. Devenir sage-femme vous apporte une expertise particulière dans le domaine de la santé et dans la gestion de la patientèle. Libéral ou hôpital, c’est à vous de choisir la façon dont vous souhaitez exercer votre métier.
Devenir sage-femme est un projet certes ambitieux mais une bonne préparation vous aidera à mieux appréhender ces études et la sélection à laquelle vous serez confronté. C’est pourquoi Cours Thalès propose des stages de préparation aux études de sage-femme en Première et en Terminale afin de permettre à ses élèves de mettre toutes les chances de réussite de leur côté.