Publié le 21 juin 2022 par Chloé de Cours Thalès. Mise à jour le 09 novembre 2022.
En mai dernier, les élèves de Terminale ont passé leurs deux écrits de spécialité, d’un coefficient de 16 pour chaque enseignement. Les professeurs correcteurs de ces épreuves ont découvert que les notes qu’ils avaient initialement attribuées ont été revalorisées à leur insu !
Qu’est ce que l’harmonisation des notes du Bac ?
La revalorisation des notes du Baccalauréat est d’usage et a lieu tous les ans. En effet, après la remise des copies corrigées par les professeurs, un comité d’harmonisation se réunit afin de valider les notes attribuées. Selon les cas, cette commission peut revoir à la hausse, jamais à la baisse, les notes de certains candidats. Cette commission est constituée, en autres, des recteurs d’académies. Elle a pour fonction de s’assurer de la l’homogénéité des critères de correction en faisant apparaitre les trop grands écarts de notation entre les résultats obtenus lors des épreuves, ceux du contrôle continu et ceux de la moyenne académique. Par ailleurs, la ventilation des notes, de 0 à 20, attribuées par un professeur est aussi regardée. Il s’agit alors d’uniformiser les critères de correction (et non les résultats !) afin de garantir au maximum l’égalité de traitement des candidats.
Le cas particulier du Bac 2022
Bien que la revalorisation des notes n’ait rien d’exceptionnel, celle du Bac 2022 pose problème. En effet, d’ordinaire l’harmonisation des notes du Bac se faisait de manière collégiale et en toute transparence. Cette année, les professeurs correcteurs ont dénoncé une revalorisation arbitraire des notes par lots, sans réelle concertation.
La numérisation des copies
Depuis 2021 et la crise sanitaire, les copies ne sont plus corrigées sur papier mais sont numérisées. Les professeurs évaluent directement les copies via une plateforme en ligne : Santorin. Ils y font figurer une appréciation générale sur chaque copie et attribuent une note. Si avant les professeurs correcteurs ne pouvaient pas voir si leurs notes avaient été harmonisées, cela n’a pas été le cas cette année. En effet, avec le système de correction en ligne, les professeurs ont toujours accès à leurs notes, même après le verrouillage de leurs lots, mais sans pouvoir les modifier. C’est ainsi que de nombreux enseignants ont découvert que les moyennes de leurs lots avaient été revues à la hausse, sans leur accord.
L’Éducation nationale se défend
Cette modification des notes jugée arbitraire par les professeurs est par ailleurs caractérisée d’habituelle. En effet, le ministre de l’Éducation nationale fraichement nommé se défend en rappelant que ces harmonisations ont toujours existé mais que la correction dématérialisée des copies a rendu visible le processus.
Des professeurs dans l’incompréhension
Bien que les commissions d’harmonisation aient toujours été d’actualité, les professeurs correcteurs du Bac ne comprennent pas une telle revalorisation des notes. Par ailleurs, ils sont nombreux à critiquer ce modus operandi qui selon eux servirait à valoriser le système du nouveau Bac, entièrement éprouvé cette année. Ces correcteurs, qui avaient déjà eu des consignes de correction bienveillantes dénoncent cette revalorisation des notes dans le seul but d’obtenir des taux de mentions et de réussite supérieurs à ceux des années précédant la réforme du Bac et de monter, par conséquent, le bien fondé du nouveau Bac.
Harmonisation ou non, le Baccalauréat reste un rendez-vous incontournable dans le cursus d’un lycéen. L’obtention du diplôme – et parfois de la mention – est une condition sine qua non pour accéder aux études supérieures de son choix : se faire accompagner en suivant des stages de préparation au Bac est un moyen de réussir !