L’annulation des épreuves communes du Bac 2020 2021
Ce jeudi 5 novembre, le Ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé officiellement l’annulation des trois sessions d’épreuves communes, en Première et en Terminale, […]
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Pour les élèves entrés cette année en classe de Première, le nouveau bac 2021 est déjà une réalité. Ils sont les premiers à expérimenter la nouvelle réforme du lycée. Elle sonne la fin des filières générales traditionnelles S, ES et L. À la place, les lycéens suivent un enseignement de tronc commun, auquel s’ajoutent plusieurs spécialité. Des nouveautés, qui provoquent un vrai bouleversement. Décryptage par Mathieu Boussiron, professeur de Physique-Chimie et superviseur des formations Objectif Prépa.
Pour les professeurs comme pour les élèves de Première, toute l’organisation scolaire a changé depuis la rentrée en septembre dernier. Ils sont les premiers à se préparer au nouveau bac 2021. Une nouvelle réforme du lycée, qui sonne la fin des matières générales.
Le tronc commun, obligatoire pour tous les élèves rassemble l’histoire-géographie, deux langues vivantes, de l’EPS, mais surtout du français. Une matière, qui prend davantage d’importance. Le niveau d’exigence est plus élevé que dans les anciens programmes des filières S et ES. Le français est donc plus que jamais la matière incontournable du tronc commun.
La notation sera elle aussi différente : les élèves passeront cinq épreuves terminales et plusieurs contrôles continus pendant deux années. Les notes obtenues ainsi que les bulletins scolaires compteront pour 40% de la note finale. C’est l’une des plus grandes différences avec l’ancien bac. Les épreuves sont réparties sur les deux années de première et terminale au lieu d’avoir lieu uniquement à la fin du lycée.
L’organisation des évaluations en Première et Terminale se retrouve donc elle aussi chamboulée. Deux séries d’épreuves communes auront lieu en Première et Terminale, mais à l’heure actuelle élèves comme professeurs restent dans le flou : il existe peu de sujet “zéro” ou de communication sur l’organisation. Les épreuves communes porteront sur des sujets nationaux, choisis par les professeurs de l’établissement. Les copies devront normalement être anonymisées, scannées et corrigées dans d’autres établissements. À noter également, les bulletins scolaires ne compteront eux, que pour 10% de la note finale.
Si le français est important dans le programme du tronc commun, l’apprentissage des mathématiques est réduit à peau de chagrin. Dans le tronc commun, elles ne sont que très brièvement enseignées dans une nouvelle discipline appelée “enseignement scientifique”. Résultat : de nombreux élèves ont choisi l’option mathématiques pour leur entrée en Première cette année. Tous les lycéens en classe de Première ont dû choisir trois options pour cette rentrée, ils devront en abandonner une lors de leur entrée en Terminale. Un système qui offre une certaine liberté : ainsi, ceux qui ne sont pas encore certains du cursus post-bac qu’ils voudront choisir se voient offrir plus de temps pour choisir. Ainsi, si un élève hésite entre une école d’ingénieur et une école de commerce, il pourra choisir de suivre des disciplines scientifiques et des SES et aura ainsi une année de plus pour mûrir son choix avant d’abandonner une de ces matières en Terminale. Dans le système précédent, il devait dès la fin de la Seconde se décider entre une voie scientifique ou une voie économique et sociale.
Mais si sur le papier, la Première S, qui était prédominante disparaît, dans les faits les profils scientifiques se maintiennent. 64% des élèves de Première cette année ont choisi l’option mathématique avec le risque de recréer une filière générale scientifique vue comme une voie qui “ouvre toutes les portes”. Le choix des maths pourrait être un bon calcul, pour ne pas rester sur le carreau à la fin de la Terminale. L’importance des mathématiques dans de nombreux cursus universitaires ne doit pas être négligée. Reste que le programme de mathématique est beaucoup plus exigeant que celui de l’ancienne première S et avec le nouveau baccalauréat, les spécialités gardées en Terminale ont un poids important dans la note finale avec le contrôle continu, le grand oral et les notes obtenues sur le bulletin. Le niveau en sciences est donc plus élevé et exige un travail plus continu.
Impossible de savoir comment l’enseignement supérieur va gérer ce changement. Les écoles et universités n’ont pas précisé quelles seraient les spécialités requises. Choisir ses options comporte donc un risque. Certains établissements s’inquiètent des profils trop hybrides et imposent d’ores et déjà des choix de combinaisons pour respecter une logique. Si à l’heure actuelle, vous hésitez sur les matières à choisir, il vous faudra regarder bien sûr vos affinités, mais aussi les matières dans lesquelles vous êtes bons. Il est recommandé de jouer la carte de la prudence et de faire des choix larges et avisés.