Qui est Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation nationale ?
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La réforme du Bac a mis un terme aux anciennes filières S, ES et L au profit de 13 enseignements de spécialité choisis par les élèves de Première et de Terminale. Le programme de la spécialité Physique-Chimie s’est avéré être beaucoup plus difficile que l’enseignement initialement dispensé en filière scientifique. Aussi, il s’agit d’un matière qui subit une certaine désaffection.
Article rédigé par Mathieu Boussiron, professeur agrégé de Physique-Chimie
Le volume horaire de la spécialité Physique-Chimie est de quatre heures par semaine. Le coefficient est important : 16 si l’enseignement est gardé en Terminale, 5 si la matière est abandonnée en fin de Première (note intégrée dans le calcul du contrôle continu).
L’objectif de la spécialité Physique-Chimie au lycée est l’étude des phénomènes naturels en passant par son expérimentation et sa formalisation mathématiques. Certaines grandes thématiques sont étudiées tout au long du lycée : mécanique, électricité, chimie des solutions…
La finalité globale de la spécialité n’est pas la connaissance de nombreuses notions scientifiques mais plutôt la maîtrise de méthodes plus générales d’analyse et d’appropriation. On attend ainsi de l’élève en fin de Terminale d’être capable d’analyser finement un problème non rencontré et de lui apporter, à l’aide de ses connaissances, une solution appropriée et rigoureusement rédigée.
Les difficultés spécifiques à la Physique-Chimie sont de plusieurs ordres. Très souvent au lycée, c’est la maîtrise des outils mathématiques qui peut faire défaut. Tout exercice de Physique-Chimie met en jeu des calculs et des manipulations d’équations. Des lacunes en ce sens sont très contraignantes. La réforme du lycée a en outre élevé le niveau de difficulté du programme, notamment en classe de Terminale où des outils mathématiques ont été réintroduits.
La Physique-Chimie nécessite également un apprentissage méticuleux du cours, des définitions mais aussi des diverses démonstrations qui seront utilisées dans les exercices.
Les travaux de laboratoire peuvent aussi être une entrave pour certains profils d’élèves. Ils nécessitent en effet une précision dans les gestes ainsi qu’une autonomie de travail que certains élèves en perte de confiance peuvent avoir perdue.
La méthode rédactionnelle demandée dans la discipline peut aussi être un frein vers la recherche de l’excellence. Il ne s’agit pas d’écrire beaucoup mais au contraire d’avoir la structure la plus légère et rigoureuse possible.
Les débouchés de la spécialité se font évidemment dans le domaine scientifique : cursus ingénieur via les CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) ou prépa post-Bac, filière santé ou encore Licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives).
Au niveau national, une baisse globale des effectifs a été constatée. Cette baisse est disparate selon les établissements et les politiques éducatives qui y sont adoptées. Elle est aussi fluctuante selon les promotions. Les explications sont multiples :
Il apparaît une diminution globale des élèves poursuivant des spécialités scientifiques, notamment en Mathématiques. Cela a un impact non négligeable sur la Physique-Chimie, il serait en effet rocambolesque de poursuivre cette spécialité sans avoir choisi également les Mathématiques tant ces outils sont indispensables. Cela nécessite de choisir à minima la spécialité Mathématiques en Première et l’option maths complémentaire en Terminale. Les heures de Mathématiques du tronc commun ne sont pas suffisantes pour suivre la spécialité dans de bonnes conditions.
Cette désaffection des disciplines scientifiques a également été peu combattue au niveau national et le manque de professeurs dans ces domaines ne pousse pas les chefs d’établissement à y remédier.
C’est l’un des effets pernicieux du choix des spécialités en fin de Seconde et d’un abandon d’une d’entre elles en fin de Première. Comme toutes les autres spécialités, la Physique-Chimie est mise en concurrence avec les autres spécialités. La création d’une nouvelle discipline scientifique centrée sur l’informatique (NSI : Numérique et Sciences de l’Informatique) tout comme l’abandon d’une spécialité en fin de Première entraînent que de plus en plus d’élèves font le choix d’abandonner la Physique-Chimie tout en souhaitant continuer vers des études scientifiques comme en atteste les binômes de spécialités Math-NSI ou Math-SVT.
Parmi le panel des disciplines présentes au lycée, la Physique-Chimie est souvent jugée comme l’une des plus exigeantes. Son suivi nécessite des bases mathématiques solides, ainsi qu’une rigueur et un raisonnement soigné. Les travaux de laboratoire nécessitent une certaine dextérité et autonomie pouvant poser problème aux débutants. Enfin, les outils linguistiques nécessaires à une bonne communication sont également fondamentaux.
Pour toutes ces raisons, un élève ayant des résultats jugés globalement fragiles en Seconde et n’ayant pas de projet d’orientation choisit généralement des spécialités nécessitant moins de compétences transversales.
La baisse du nombre d’élèves suivant la spécialité Physique-Chimie inquiète à la fois les formations scientifiques post-Bac, les chercheurs et les professionnels tant la discipline est essentielle pour notre monde moderne.
Le choix de la spécialité Physique-Chimie en classe de Première est indispensable pour suivre un cursus ingénieur ou des études de santé. En classe de Terminale, elle n’est pas obligatoire pour ces filières si le binôme de spécialités est composé de spécialités scientifiques (par exemple Math-NSI pour les écoles d’ingénieur ou Math-SVT pour les études de santé). Elle est toutefois très recommandée tant la Physique-Chimie y a une place importante.
Outre un rôle fondamental dans les études scientifiques, une bonne connaissance des phénomènes physico-chimiques est indispensable pour appréhender et comprendre notre monde ainsi que l’actualité qui en découle. Les débats sur les énergies ou sur les phénomènes climatiques montrent souvent le manque de recul et de connaissances que peuvent posséder les commentateurs en la matière.
Enfin, notre pays possède une longue et riche histoire dans cette discipline. Suivez les traces de Lavoisier et de Descartes ; allez à la rencontre de la Physique-Chimie ! Si vous rencontrer des difficultés et que vous avez besoin de renforcement, vous pouvez aussi suivre des stages de Physique-Chimie en Première et en Terminale.