Qui est Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation nationale ?
Pour remplacer Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale, le Président a choisi Gabriel Attal. À un universitaire reconnu pour la qualité de ses travaux, […]
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La réforme du lycée a rendu non obligatoire l’enseignement des SVT (Sciences de la Vie et de la Terre). Aussi, à l’heure de la crise liée au climat, les chercheurs poussent la sonnette d’alarme : il faut sensibiliser les plus jeunes à ces enjeux actuels.
Depuis la disparition des traditionnelles filières S / L / ES, les élèves de Première et de Terminale ont désormais le choix de leurs enseignements de spécialité. Les professeurs conseillent, en fonction des résultats et du projet post-Bac, mais ne peuvent pas s’opposer aux choix définitifs de l’élève. Aussi, l’orientation en classe de Seconde est cruciale : il s’agit de bien informer sur les attendus et les programmes des spécialités afin que les élèves puissent faire les bons choix et avec discernement. Ces moments d’information sont aussi des moments de « séduction », chaque spécialité souhaitant accueillir le plus d’élèves.
L’enseignement des SVT n’est plus obligatoire à partir de la classe de Première. C’est ainsi que, selon les chiffres officiels, 53 % des élèves étudiaient les sciences naturelles avant la disparition des filières contre seulement 27 % depuis la réforme du lycée. Il existe néanmoins un Enseignement Scientifique obligatoire, composé de Physique, de SVT et de Mathématiques, qui est loin d’être suffisant selon les chercheurs. En effet, il ne s’agit que de deux heures de cours par semaine et ces deux heures ne sont pas consacrées au seul enseignement des SVT. Par ailleurs, les Mathématiques étant aussi en crise, le ministre de l’Éducation nationale souhaite ouvrir le débat sur la mise en place d’un enseignement obligatoire ou d’une part plus importante des Maths dans la discipline « Enseignement Scientifique ».
Les professeurs et les chercheurs s’inquiètent donc de cette perte de l’enseignement des Sciences et notamment des SVT. Ce qu’ils redoutent, c’est d’abord une crise des vocations. De nombreux élèves n’ont pas gardé la spécialité SVT en Terminale et ont préféré maintenir la doublette Maths-Physique pour élargir leurs horizons alors que leur projet post-Bac était de faire Médecine, témoigne en ce sens un enseignant. Ce que ce dernier déplore aussi c’est l’idée que les SVT seraient plus facilement rattrapables dans le supérieur que d’autres spécialités. Certaines filières sont de fait en crise de recrutement, comme la biologie ou la géologie, alors que les besoins actuels de professionnels sont de plus en plus importants.
Ce qui est alarmant, selon les chercheurs, c’est le manque de sérénité quant à l’avenir professionnel des jeunes et même l’avenir en général. Avec la pandémie, nous avons pu constater que les métiers liés à la santé et à la recherche étaient en crise, notamment lors de l’élaboration des différents vaccins. Par ailleurs, ce que nous aura appris la crise sanitaire c’est que pour être un citoyen éclairé, il est nécessaire de profiter de connaissances basiques afin de pouvoir émettre un avis critique et pouvoir se créer une opinion avec discernement.
Enfin, ce qui est plus largement souhaité, c’est une vraie sensibilisation au climat et à la biodiversité et ce dès les petites classes. C’est en ce sens que la fédération BioGée demande que l’épreuve de Sciences au concours des professeurs des écoles soit à nouveau obligatoire, afin de prodiguer un enseignement dès l’enfance. En outre, le climatologue Jean Jouzel propose d’offrir une formation à la transition écologique à toutes les filières Bac + 2, l’objectif étant de sensibiliser plus de jeunes à l’environnement.