Qui est Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation nationale ?
Pour remplacer Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale, le Président a choisi Gabriel Attal. À un universitaire reconnu pour la qualité de ses travaux, […]
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Depuis la réforme du lycée, l’enseignement des Mathématiques n’est plus obligatoire à partir de la classe de Première. La discipline est depuis proposée sous forme d’enseignement de spécialité et d’options. Cependant, depuis quelques mois, les acteurs du monde scientifique tirent la sonnette d’alarme au sujet de la baisse de niveau à anticiper des futurs étudiants et professionnels. C’est en ce sens qu’une consultation exceptionnelle composée en autres d’enseignants et d’inspecteurs académiques, a statué sur la nécessité du retour des Maths en classe de lycée.
Suite aux discussions qui ont animé l’actualité pédagogique au sujet des Maths au lycée, le président réélu avait assuré qu’en cas de victoire lors des dernières élections il réintègrerait l’enseignement au tronc commun. Ce revirement est à la fois salué par le monde de l’éducation et aussi vu comme un aveu d’échec. En effet, les syndicats enseignants déplore que ce changement de situation n’arrive que maintenant, la disparition des Mathématiques «constituait une grossière erreur que reconnaît enfin Emmanuel Macron» selon la secrétaire générale du SNES (Syndicat National des Enseignements du Second degré).
Le retour des Maths en lycée se traduirait donc par l’ajout d’une heure et demie de Mathématiques pour tous les élèves de Première n’ayant pas opté pour la spécialité. Cet enseignement serait alors intégré dans une autre discipline qui existe déjà mais dans laquelle l’enseignement des Maths reste très lacunaire car mêlé à la Physique et à la SVT : l’Enseignement Scientifique.
La question est aussi de savoir à partir de quel moment ces modifications prendront effet. Bien que le ministère de l’Éducation nationale assure pouvoir être réactif, l’organisation de la rentrée de septembre 2022 peut s’avérer difficile pour les professeurs qui devront moduler leurs cours selon le nouveau programme et les nouvelles exigences de niveau.
Différents acteurs du monde scientifique se sont regroupés au sein d’un collectif afin de sensibiliser le gouvernement sur la nécessité d’offrir aux lycéens un enseignement scientifique de qualité. Ce collectif, composé en autres de chercheurs ou encore d’ingénieurs est à l’origine d’une lettre ouverte au gouvernement alarmant sur la baisse du niveau en Sciences des jeunes et donc du manque à gagner dans le développement du numérique ou encore des technologies climatiques et énergétiques, préoccupations essentielles aujourd’hui. Il s’agit alors d’avoir les compétences et les connaissances nécessaires pour relever les défis de notre société. C’est en ce sens que les disciplines telles que la Physique, les Mathématiques, la Chimie ou encore la SVT deviennent alors impératives pour face aux enjeux climatiques et énergétiques, à celui des ressources, de la préservation de la biodiversité et du bon fonctionnement de la biosphère ou encore à celui du contrôle de l’émergence des nouvelles maladies infectieuses et la prévention des maladies environnementales. Il semble donc que les demandes de ce collectif aient été en partie entendues.
Les élèves accueillis dans la spécialité Mathématiques en Première aujourd’hui ont un niveau très hétérogène. Certains font le choix de cet enseignement par obligation, notamment dans une perspective d’études supérieures, et n’ont pas réellement le niveau exigé. Par ailleurs, beaucoup d’élèves ont fait le choix de suivre cette spécialité relativement exigeante sans avoir de projet post-Bac bien défini. Or, la spécialité s’adresse clairement aux jeunes souhaitant poursuivre leurs études dans le domaine des Sciences (Prépa Scientifique, Écoles d’ingénieurs ou encore Médecine). Aussi, les élèves les plus fragiles se retrouvent en marge des attendus.
Réintégrer les Maths dans le tronc commun pourrait donc être une solution pour ces jeunes qui ne veulent pas se fermer des portes au moment des choix d’orientation mais qui pour autant n’ont pas le niveau pour suivre la spécialité. Il serait alors question de bien dissocier l’enseignement généraliste des Maths adapté aux différents niveaux tout en gardant une base solide, de l’enseignement maths expert davantage adapté aux élèves ayant un profil purement scientifique.
En somme, l’enseignement des Mathématiques fait son grand retour au lycée. S’il était possible d’éviter la matière après la Seconde, les élèves de Première qui n’auront pas choisi l’enseignement de spécialité profiteront quand même d’un savoir disciplinaire de base.