Qui est Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation nationale ?
Pour remplacer Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale, le Président a choisi Gabriel Attal. À un universitaire reconnu pour la qualité de ses travaux, […]
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À l’issue du remaniement ministériel de ce jour, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a été nommé : c’est Pap Ndiaye qui succédera à Jean-Michel Blanquer. Quels sont ses projets ? Doit-on s’attendre à une refonte des dernières réformes ? Cours Thalès décrypte pour vous l’actualité !
Pap Ndiaye est un historien, spécialiste de l’Histoire sociale des États-Unis et des minorités. Ancien élève de l’ENS, il obtient un Doctorat de Sciences Sociales et devient maître de conférence à l’EHESS, en parallèle de ses fonctions de professeur à Sciences Po Paris. Il occupe actuellement le poste de directeur général du palais de la Porte-Dorée et du musée de l’histoire de l’immigration.
Pap Ndiaye est père de deux enfants, Rose en 3e et Lucien en 5e. Il est marié à la sociologue Jeanne Lazarus et est le frère de Marie Ndiaye, prix Goncourt et symbole de l’inclusion par la culture. Ancien élève des lycées Lakanal et Henri IV, boursier à l’université de Virginie, métis d’un père sénégalais et d’une mère française, il a été élevé par une mère célibataire professeure de SVT.
Pap Ndiaye est l’auteur de l’ouvrage « La Condition noire : Essai sur une minorité française » et a participé à l’écriture de l’œuvre Le Racisme en images : déconstruire ensemble.
En 2012, Ndiaye appelle à voter pour François Hollande. Aujourd’hui, il incarne la volonté du nouveau gouvernement de mettre en place toutes les stratégies possibles pour encourager la réussite de chaque élève, quelque soit son milieu social d’origine.
C’est donc en tant que Ministre de l’Éducation nationale que Pap Ndiaye fait son entrée au gouvernement Élisabeth Borne, dont il partage l’étiquette «méritocratie républicaine» ce 20 mai 2022, au coté de Sylvie Retailleau, Ministre de l’Enseignement supérieur.
Après le quinquennat de Jean-Michel Blanquer, centré sur les savoirs fondamentaux « lire, écrire, compter, respecter autrui », la laïcité « liberté, égalité, fraternité, laicité » et l’excellence, le souhait du gouvernement est désormais de valoriser une nouvelle méthode plus inclusive.
Jean-Michel Blanquer, ancien élève du Lycée Stan, plutôt étiqueté à droite par le projet de repérage à la maternelle des élèves présentant des risques lors des apprentissages, mené en tant Directeur général de l’Enseignement scolaire auprès de Luc Chatel au ministère de l’Éducation nationale, est ainsi remplacé par Pap Ndiaye, Docteur en Sciences Sociales et spécialiste de la question noire et des pratiques de discrimination raciale en France et aux États-Unis, un profil très différent de son prédécesseur. Il est vrai que l’ère Blanquer a été marquée par des décisions qui n’ont pas toujours fait l’unanimité, telles que la réforme du Bac ou le port du masque pour tous les élèves des écoles élémentaires jusqu’au lycée.
Lors de son discours de prise de poste, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a indiqué que le fait d’être un symbole de la diversité renforçait son sens du devoir et des responsabilités. Il s’est en ce sens engagé à effectuer ses missions avec humilité, modestie et énergie. Il faudra encore patienter pour appréhender les conséquences concrètes de cette nomination, mais gageons que le nouveau ministre ne tardera pas à s’exprimer sur les questions essentielles relatives à l’école.
Le ministre de l’Éducation nationale est en réalité le responsable de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Il est finalement celui qui est consulté pour toutes questions relatives à « la jeunesse au sein et en dehors du milieu scolaire, l’accès de chacun aux savoirs, à la vie associative et sportive et au développement de l’enseignement préélémentaire, élémentaire et secondaire », comme le précise le site officiel du gouvernement.
L’éducation est un point central de chaque projet politique car c’est bien l’école, de la maternelle jusqu’au lycée, qui forme les adultes de demain. Il faut donc s’assurer d’un socle commun de connaissances et de compétences, mission essentielle du ministre de l’Éducation. Aussi, ce dernier va définir les voies de formations, les contenus des programmes, mais aussi l’organisation des examens que sont le Brevet et le Baccalauréat.
Par ailleurs, le ministre de l’Éducation est le grand patron des enseignants dont il gère la formation, le recrutement et la répartition sur tout le territoire français.
Parmi les premiers postes de dépenses de l’État, le ministère de l’Éducation nationale dispose d’un des budgets les plus conséquents : 55,2 milliards d’euros pour l’année 2022. Des moyens nécessaires qui servent à faire fonctionner le système éducatif et qui sont gérés depuis l’Hôtel de Rochechouart situé au 110 rue de Grenelle dans le 7ème arrondissement de Paris.
Depuis 1932, date à laquelle l’appellation voit le jour, de nombreux ministres de l’Éducation nationale ont défilé. Toutefois, lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Jean-Michel Blanquer est resté en poste durant les cinq années. Un record de longévité. Voici ses prédécesseurs :