Le bilan 2023 de Parcoursup
Depuis sa création en 2018, la plateforme d’orientation post-Bac Parcoursup, joue un rôle fondamental dans l’orientation des élèves. Instaurée dans un souci de plus grande […]
/ Lycée
Les absences de professeurs à répétition ne s’arrangent guère et à mesure qu’ils ne sont pas remplacés, l’impatience grandit du côté des élèves, mais surtout de leurs parents. Cela fait plusieurs mois que cette situation perdure et que les élèves perdent environ 15 millions d’heures par an pour cause de non remplacement. Fin mars, la Première Ministre promettait un plan d’action pour résoudre ce problème majeur. Qu’en est-il réellement ?
De nombreux établissements sont touchés par ce phénomène. Le lycée Léonard-de-Vinci à Amboise en fait partie. Depuis le mois de décembre, plusieurs classes n’ont pas eu de cours de français. Ce professeur en arrêt maladie n’a jamais été remplacé. Après de nombreuses démarches de la part des parents auprès du rectorat de l’académie, ils ont dû se résigner à payer des cours privés à leurs enfants. Ce geste permet, à ceux qui le peuvent, d’éviter l’accumulation de lacunes. Les parents ont manifesté leur mécontentement en exigeant un remboursement qui s’élève à 16 500 euros, au total — soit 1 100 euros par élève. 60 heures de cours non assurés avaient été comptabilisées pour ces classes, le mois dernier. Au vu des épreuves anticipées du Baccalauréat, et notamment de l’épreuve anticipée de Français, les élèves de Première ont un remplaçant depuis le mois de mars, seulement.
Le lycée Champollion présente le même cas, à quelques différences près. Une professeure de Français ne s’est jamais présentée à la rentrée, au mois de septembre. Son absence a été prolongée, et les remplacements dans ce genre de cas sont très rares.
Les absences de ces professeurs sont dues à différentes causes. D’une part, il y a ceux qui s’absentent pour des motifs personnels tels que la santé et d’autre part ceux dont l’absence est due à une justification scolaire elle-même, telle que la participation à un jury d’examen, une sortie scolaire ou encore une formation continue.
En raison des différents motifs, les absences elles-mêmes diffèrent ; certaines sont de courte durée lorsqu’elles sont inférieures à 15 jours et d’autres de longues durées, au-delà de ce nombre de jours.
Selon que les enseignants concernées exercent dans le premier ou dans le second degré, les remplacements sont également traités différemment.
Dans le premier degré, à savoir l’école maternelle et l’école élémentaire, les absences de courte durée se voient prises en charge par un remplacement d’enseignant dans 80% des cas et ce dès le premier jour.
Il n’en est pas autant pour le second degré, soit le collège et le lycée, dont les remplacements sont moins facilement assurés du fait de la spécialisation des professeurs et les absences se transforment la plupart du temps en heures perdues.
Pour l’année scolaire 2018-2019 déjà, quasiment 10 heures de cours disparaissaient en moyenne pour les élèves du secondaire, un chiffre qui ne s’est pas arrangé depuis, malgré les années.
Alors que la formation continue et l’organisation des examens scolaires cause de la plupart des absences de courte durée, les absences de longue durée sont principalement dues à des motifs de santé. En effet, de nombreux enseignants ne tiennent plus et subissent un burn-out. A l’échelle européenne, il a été signalé une insuffisance du cadre de la formation continue en France ; seule la moitié des enseignants français estiment être bien préparés avant d’entrer dans l’enseignement. Cela évoque un manque de contrôle et de maîtrise qui explique l’épuisement des années plus tard.
Les parents et les élèves ayant manifesté et exprimé leur mécontentement ont pu obtenir un rendez-vous, dans certains établissements, avec l’inspectrice de l’Éducation nationale du secteur. Si les remplacements ont été plus efficaces après cela, les absences, leurs coûts et leurs conséquences ne sont pour autant pas réglées pour tout le monde. Il est attendu de la part du gouvernement des solutions concrètes et effectives le plus vite possible.
Le ministre de l’Éducation Nationale, Pap Ndiaye, estimait le chiffre à 15 millions d’heures non remplacées. Et ce, à cause des absences de courte durée. La Cour des Comptes a ensuite rectifié ces données, en estimant qu’il y avait seulement 2,5 millions d’heures d’absence de courte durée, en réalité. 500 000 d’entre elles seraient même remplacées.
Lorsqu’il se prononce, Pap Ndiaye évoque principalement le « pacte enseignant », qui consisterait à proposer aux enseignants un minimum d’heures de remplacement à effectuer dans leurs établissements, dans la mesure où ils signeraient cet accord rémunéré dans un système d’heures supplémentaires. Cette issue visant plus ou moins à travailler plus pour gagner plus, divise beaucoup les syndicats enseignants, gloabalement peu convaincus. De plus, ce forfait annuel d’heures de remplacement réglerait seulement les absences de courte durée. Cette solution existe déjà plus ou moins, certains enseignants étant déjà engagés à un certain nombre d’heures de remplacement par semaine.
Le collectif #OnVeutDesProfs avait attaqué l’État en justice l’année dernière, et réclame aujourd’hui des professeurs à l’aide d’actions en référé devant le tribunal administratif. Les élèves et leurs parents restent inquiets par cette situation, et espèrent tout de même l’efficacité du futur pacte enseignant, a priori mis en place pour la rentrée scolaire 2023/2024. Si cette solution ne fonctionne pas à l’avenir, le gouvernement devra apporter de nouvelles idées afin d’apporter des solutions concrètes à ce vieux problème.