Le ministre délégué chargé des comptes publics, Gabriel Attal, vient d’annoncer une augmentation historique du budget alloué à l’Éducation nationale qui bénéficiera d’une hausse de 3,6 milliards d’euros de ses crédits. Cette enveloppe supplémentaire a surtout pour objectif de pallier le déficit dans le recrutement des professeurs.
L’Éducation nationale fait actuellement face à une pénurie assez conséquente de professeurs, surtout dans les disciplines scientifiques. Les jeunes diplômés préfèrent se tourner vers le monde de l’entreprise, qui offre davantage d’opportunités, que vers le monde de l’enseignement. Aussi, pour attirer plus de candidats au concours du CAPES / CAFEP, le gouvernement a décidé de revoir à la hausse les salaires des entrants dans le métier : 2 000 euros net minimum alors qu’aujourd’hui les traitements des jeunes professeurs ne dépassent pas 1 700 euros net.
Cette revalorisation des salaires est un premier pas mais les syndicats restent sur leurs gardes. En effet, si les salaires des jeunes professeurs sont augmentés, cela n’est pas encore prévu pour ceux qui ont déjà quelques années d’ancienneté. Quelle est donc la pertinence pour ces professeurs aguerris de voir leurs jeunes collègues rémunérés autant qu’eux ? Par ailleurs, si le salaire peut paraître attractif en début de carrière, les syndicats invitent à se référer aux grilles d’avancement : les augmentations de salaire sont faibles, en cela les perspectives d’évolution ne sont que très peu séduisantes, finalement, pour ces jeunes professeurs.
Si la nouvelle augmentation de l’enveloppe budgétaire dédiée à l’Éducation nationale est annoncée comme historique de part son montant, l’évolution positive du budget du ministère du 110 rue de Grenelle connait pourtant une hausse depuis ces 25 dernières années. En 2022, le budget de l’Éducation nationale est de 77,1 milliards d’euros. Si les engagements du gouvernement sont respectés, le budget offert à l’enseignement dépassera les 80 milliards d’euros. La dernière hausse remonte à 2016 : + 2,6 milliards d’euros. D’autres revalorisations du budget ont été significatives : 10 milliards de francs supplémentaires en 2001.
