Qui est Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation nationale ?
Pour remplacer Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale, le Président a choisi Gabriel Attal. À un universitaire reconnu pour la qualité de ses travaux, […]
/ Lycée
Depuis quelques années, l’Éducation nationale fait face à une certaine crise du recrutement. Pour pallier ce manque et attirer davantage de candidats, la piste d’un meilleur salaire pour les professeurs des matières en déficit est avancée.
L’enseignement séduit de moins en moins. En effet, le nombre de candidats aux concours, toutes matières confondues, n’a fait que de baisser ces dernières années, sans compter la hausse des enseignants démissionnaires, surtout en début de carrière.
Cette difficulté à recruter s’explique surtout par le salaire. Aussi, un professeur diplômé d’un Bac + 5 et titulaire d’un concours gagne 1,1 le SMIC les premières années. Par ailleurs, ce salaire n’évolue que très peu : la révision de celui-ci n’intervient que dans le cadre du PPCR (Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations), sous la forme d’un rendez-vous de carrière, anciennement nommé « inspection », et qui a lieu trois fois, en moyenne tous les 7 ans. Aucune revalorisation de salaire n’est possible entre ces rendez-vous de carrière, ce qui laisse peu de place à de belles perspectives d’évolution de traitement.
Enfin, ce qui séduit davantage les jeunes fraichement diplômés, c’est l’appel du monde de l’entreprise, avec ses multiples opportunités et ses salaires beaucoup plus attractifs que dans le secteur public. C’est précisément le cas des diplômés en Mathématiques : les perspectives d’évolution sont beaucoup plus intéressantes pour les scientifiques dans le privé que dans le public. Par conséquent, la matière dans laquelle la pénurie de professeurs est la plus importante est les Mathématiques. Pourtant, l’enseignement de cette discipline est la préoccupation actuelle du gouvernement, notamment avec l’instauration de la nouvelle option Maths en Lycée.
Un décret sénatorial, récemment publié, contenait plusieurs solutions pour pallier le manque de professeurs. De manière générale, l’idée est de regarder le sytème des pays voisins de la France pour s’en inspirer. En Angleterre par exemple, les professeurs de Mathématiques et de Physique-Chimie sont mieux payés que leurs collègues d’autres matières car ils ont beaucoup plus d’opportunités d’emploi dans le privé. Une évolution des salaires est donc possible, mais pas pour tous… Une autre solution envisagée est de payer différemment les professeurs selon leur zone géographique. En effet, les salaires sont similaires, que l’on enseigne dans une petite ville de province ou à Paris, alors que le coût de la vie est très nettement supérieur. D’autant qu’enseigner en Île-de-France n’est pas toujours un choix, mais très souvent le fruit d’une nomination à l’issue du concours. Aussi, de nombreux professeurs contraints de laisser leur mode de vie initial pour aller enseigner dans des villes très chères crient à l’injustice. Et ce n’est pas leur prime d’une cinquantaine d’euros par mois qui va les soulager.
Les enseignants répondent au statut de fonctionnaire, statut qui impose le même traitement de salaire pour tous. Aussi, différencier les rémunérations selon la discipline enseignée risque de poser un problème d’ordre juridique. Pour contourner cet impératif d’homogénéisation, l’Éducation nationale envisage de différencier les salaires non pas des titulaires mais des contractuels (les professeurs ayant un Bac + 3 ou 5 mais n’étant pas titulaire d’un concours), afin de combler les trous des matières déficitaires.
Si la revalorisation des salaires des enseignants est une solution qui sera certainement retenue, mais selon des critères bien spécifiques, d’autres perspectives pour pallier le manque de professeurs sont aussi envisagées. Aussi, le rapport sénatorial prévoit d’étendre l’accompagnement au-delà de la première année de titularisation, celle du stage, sous forme de mentorat afin d’accompagner au mieux les entrants dans le métier. En outre, l’hypothèse de l’évaluation par ses pairs est aussi avancée, notamment dans le cadre de la fonction de chef d’établissement. Les directeurs ne seraient alors plus nommés mais élus lors d’un vote par une assemblée générale.
La pénurie de professeurs est inquiétante et a assurément un impact sur les apprentissages des élèves, entre les classes surchargées et les classes sans professeur. Ainsi, être accompagné en Seconde, en Première ou encore en Terminale peut s’avérer être un atout pour de nombreux élèves.