La pénurie de professeurs plane sur la rentrée scolaire 2024-2025
La rentrée scolaire 2024-2025 a-t-elle vu un enseignant devant chaque classe ? Sans vouloir divulgâcher ce beau suspens, voici un indicateur parlant : cette année, nul […]
Cela fait partie des éléments qui ont peu changé depuis les débuts de l’école publique. Les annotations des enseignants sur les copies des élèves restent une pratique courante dans le système éducatif. Elles sont censées fournir des feedbacks pédagogiques, aider les élèves à corriger leurs erreurs, à s’améliorer et à les guider dans leur apprentissage. Peu évaluées, à l’inverse des systèmes de notation, elles interrogent cependant sur leur pertinence et leur utilité réelle pour les élèves.
Les annotations des enseignants sur les copies des élèves sont souvent perçues comme des outils contribuant positivement aux progrès scolaires des élèves. Elles peuvent contenir des encouragements, des conseils, des corrections, des critiques… Mais concrètement, on en ignore la réelle efficacité. Une étude récente permet d’y voir un peu plus clair.
Dénommé E-calm, le projet de recherche a réuni :
Ce travail ne concernait que des travaux d’élèves et d’étudiants sur des matières utilisant le texte : français, philosophie, sciences humaines… Pas d’enseignement de sciences dures dans le corpus. Cela circonscrit donc la portée de la recherche.
Il en est ressorti une vaste analyse, qui met en évidence plusieurs facteurs jouant sur l’efficacité de ces annotations.
Produire des annotations sur les copies d’élèves a un sens pour certains enseignants. Non seulement cela leur sert à évaluer les performances des élèves, mais cela leur permet aussi d’ajuster leurs méthodes d’enseignement et de planifier leurs futures leçons.
On peut mettre en avant deux avantages de l’annotation au fil d’une copie et de l’annotation générale du travail, souvent reporté dans un document que l’enseignant conserve pour la progression pédagogique de ses cours :
Cependant, certains enseignants expriment des réserves quant à l’efficacité des annotations par rapport à d’autres formes de retour d’information. Ils mettent en avant leur préférence pour les échanges directs avec les élèves pour discuter des erreurs et des pistes d’amélioration. Cette interaction enseignant-élève peut être plus dynamique et immédiatement bénéfique pour l’apprentissage autonome des élèves.
En fin de compte, même si les annotations peuvent être perçues comme une tradition pesante, elles restent un outil que nul — ou presque — n’ose remettre en question. Il est vrai qu’elles permettent de maintenir un lien avec les élèves et de structurer l’évaluation qualitative. L’essentiel est de les utiliser de manière réfléchie et stratégique pour maximiser leur impact pédagogique.
Des chercheurs canadiens ont, de leur côté, réfléchi aux conditions d’une optimisation des annotations, afin de les rendre plus efficaces pédagogiquement. Voici quelques stratégies mises en avant pour améliorer ces feedbacks pédagogiques.
Les élèves ont besoin de recevoir des commentaires rapidement après avoir réalisé une tâche pour que ces retours soient pertinents et utiles. Dans le cas contraire, déconnectés du temps et du souvenir du travail, les annotations n’ont plus réellement de sens et n’impactent pas, ou beaucoup moins, l’élève. Une évaluation efficace implique de rendre les copies corrigées le plus tôt possible, idéalement lors de la prochaine session de cours.
Les enseignants doivent éviter de submerger les élèves avec trop de commentaires. Une correction ciblée qui se concentre sur une ou deux erreurs principales sera plus facilement comprise et intégrée par l’élève. Les remarques doivent être précises et explicites, évitant les termes vagues ou trop généraux.
La question des corrections de fautes d’orthographe et de grammaire est ici centrale. Est-ce le rôle de l’enseignant de ne corriger et réagir qu’aux « fautes » comme des pluriels sans s ou un mauvais accord verbal, alors que l’élève à cherché à produire un raisonnement ou des effets stylistiques ? Ceux-ci peuvent être maladroits, mais n’est-ce pas sur ces points que les annotations doivent se concentrer, de la manière la plus positive et constructive qu’il soit ?
Les annotations devraient aider les élèves à comprendre non seulement leurs erreurs, mais aussi comment ils peuvent s’améliorer à l’avenir. Il s’agit d’encourager les élèves à réfléchir de manière critique et à développer des compétences encore fragiles. Cela peut inclure des suggestions pratiques et des stratégies spécifiques pour améliorer tel ou tel savoir.
Les commentaires devraient être formulés de manière à encourager et à motiver les élèves, plutôt que de les incriminer et, par là, les décourager. Commencer par des points positifs avant de mentionner les aspects à améliorer peut aider à maintenir un équilibre et à faire en sorte que les élèves soient réceptifs à des critiques constructives.
Des annotations sur une copie s’adressent à un élève particulier, non à toute la classe. Les niveaux et les compétences variant d’un élève à l’autre, les commentaires sur un travail doivent tenir compte des qualités de l’élève concerné. Cela implique de varier les types et les méthodes d’annotation en fonction de chaque élève.
Au Cours Thalès, à la fin de chaque stage en lycée, nos élèves réalisent une évaluation écrite qui sera par la suite corrigée par nos professeurs de manière individuelle afin d’apporter un maximum d’explications sur les erreurs faites.