La pénurie de professeurs plane sur la rentrée scolaire 2024-2025
La rentrée scolaire 2024-2025 a-t-elle vu un enseignant devant chaque classe ? Sans vouloir divulgâcher ce beau suspens, voici un indicateur parlant : cette année, nul […]
Le concours externe de professeurs des élèves s’est déroulé fin mars. Le constat est le suivant : un tiers des candidats ne s’est pas présenté. Alors que le recrutement se fait rare et que les concours de l’Éducation nationale sont de plus en plus désertés, il est légitime de s’interroger sur le niveau des professeurs. Est-il réellement en baisse et si oui, à quoi cela est-il dû ?
Les candidats aux concours de l’Éducation nationale — CRPE, CAPES et autres — sont de moins en moins nombreux chaque année. En 2018, les concours rassemblaient 250 000 inscrits, désireux de devenir professeur un jour, ils ne sont plus que 100 000 cette année. L’écart est inquiétant, d’autant plus que ce nombre est celui du nombre d’inscrits, pas de participants et ils sont nombreux à ne pas apparaître le jour J, dans la salle d’examen.
Le métier de professeur perd progressivement de sa superbe. Le nombre de postes non pourvus augmente depuis plusieurs années déjà, ce qui en vient à créer un record effarant aujourd’hui. De 2017 à 2021, il y en a eu 7 418, soit 1 484 postes vacants par année. Pour l’année 2022, le nombre de postes non pourvus déflagre à plus de 3 000.
En 2023, pour le CAPES de lettres classiques, le nombre d’admissibles ne permettra pas de remplir les 134 postes disponibles, en effet, seuls 47 participants sont admissibles.
Cette baisse de candidat entraîne avec elle une baisse d’exigence. Faute d’avoir suffisament de candidats, il faut s’assurer qu’il y ait assez d’admissibles pour le nombre de postes à pourvoir. C’est pourquoi il est maintenant possible d’obtenir le CAPES de Mathématiques avec une moyenne inférieure à 7 aux épreuves. Le concours de professeur des écoles, lui, est accessible avec une moyenne de 4/20 dans les Académie de Versailles et Créteil. Ce niveau très faible interroge sur la qualité des cours donnés par la suite aux élèves par ces professeurs.
Selon beaucoup d’enseignants, la faute serait à la formation elle-même. Ces derniers estiment qu’elle n’est pas assez solide et qu’elle ne prépare pas suffisamment à la direction d’une classe. Il ne suffit pas de connaître sa discipline, il faut apprendre les méthodes de pédagogie, de gestion d’élèves en difficulté, d’organisation de temps de travail, etc. Dans cette course au recrutement, plusieurs enseignants se sont vus être embauchés du jour au lendemain, ou transférés dans des établissements inconnus, où aucune formation n’avait été mise en place.
Ce cercle vicieux entraîne un profond dégoût de l’enseignement à ces professeurs, qui ne tardent généralement pas à démissionner. Face à ces abandons, la solution des « speed-dating » est parfois adoptée. Cette méthode consistant à recruter des enseignants contractuels est néanmoins vivement critiquée. Chaque annonce de ce type est décriée par la presse et le personnel enseignant.
Ce problème majeur de recrutement et de remplacement suscite une diminution du niveau d’exigence et donc un affaiblissement quant à la qualité des cours enseignés. L’Éducation nationale commence à aborder, cette fois, le problème du niveau des professeurs et non celui des élèves. Face à cela, deux solutions ont été mises en place. Le ministère de l’Éducation nationale a notamment rallongé le délai d’inscription aux concours de trois semaines et organisé un concours supplémentaire à Créteil et Versailles. Ces moyens restent toutefois très légers et ne règlent pas la baisse de niveau des professeurs.
Pap Ndiaye s’est jusque là principalement penché sur le sujet des absences, en évoquant la solution du pacte enseignant. Le ministre compte effectivement sur des enseignants volontaires pour suppléer les professeurs absents sur de courtes durées, en échange d’une rémunération basée sur le fonctionnement d’heures supplémentaires. Cette décision fait l’objet de toutes les critiques de la part des syndicats. Ils estiment que ce fonctionnement existe déjà implicitement et qu’il n’est pas efficace.
La question du niveau des professeurs hante l’Éducation nationale depuis de nombreuses semaines. Au Cours Thalès, nos professeurs sont expérimentés et certifiés depuis de nombreuses années. Notés après chaque stage, ils sont à l’écoute des retours de nos élèves afin de leur procurer les meilleurs enseignements lors de nos stages de soutien scolaire en Seconde, Première et Terminale.